Bunia, 2 juillet 2025(ACP).- L’amélioration de la situation sécuritaire dans certains territoires de l’Ituri, au nord-est de la République démocratique du Congo, touchés par l’activisme de groupes armés, est le fruit de plusieurs dialogues, a estimé mercredi le responsable d’une organisation des droits humains, lors d’un entretien avec l’ACP.
« C’est vrai, les dialogues passés, on dit que ça n’a pas donné de fruits, mais quand même, il y a des questions à considérer. Il y a eu amélioration des situations, tant soit peu ; ça quand même, il faut qu’on le dise. Et ça doit être le fruit des dialogues qui sont déjà passés », a déclaré le coordonnateur de Réseau Haki na Amani(RHA), Pascal Takaibone.
« Dans ce cadre-là, on remercie beaucoup les efforts qui sont déjà mis en place. Il y a les efforts gouvernementaux, déjà avec le P-DDRCS et autres programmes, Star-Est qui est venu, avec le partenaire du gouvernement, les ONG internationales et les autres, qui ont mis des paquets énormes pour les dialogues, pour rapprocher les communautés », a-t-il ajouté.
Pascal Takaibone a salué la contribution significative des communautés dans le présent processus de paix en Ituri, à travers les séances de sensibilisation des jeunes qui sont à la fois victimes et acteurs de la crise sécuritaire.
« La communauté elle-même, évidemment, a beaucoup contribué parce qu’elle a accepté par beaucoup de fois d’être à la table des dialogues et à sensibiliser aussi les jeunes. Donc voilà, c’est tous ces efforts-là mis ensemble qui vont concourir à la pacification », a-t-il dit.
Pour Pascal Takaibone, toutes les parties prenantes au deuxième dialogue entre groupes armés élargi aux chefs coutumiers et leaders communautaires, qui s’est déroulé en territoire d’Aru, doivent se focaliser sur l’essentiel c’est-à-dire le retour d’une paix durable plutôt que de se laisser distraire par les cas isolés de l’activisme des certains éléments incontrôlés de groupes armés.
« Toutes les parties prenantes du dialogue, ça veut dire les communautés, le gouvernement et les groupes armés, nous allons dire, on va appeler les gens à la retenue, parce qu’entre-temps, nous avons appris qu’il y a toujours quelques poches d’insécurité qui continuent à se faire voir. Je pense que ce sont des éléments isolés qui ne doivent pas distraire. Les parties prenantes doivent avoir leur focus d’un accord très bien résolu qui peut amener l’Ituri à la pacification », a-t-il émis le vœu.
Par ailleurs, Pascal Takaibone a invité, d’une part, les communautés à se pardonner mutuellement et, de l’autre, les groupes armés à mettre fin aux provocations qui aboutissent toujours à des représailles sur la paisible population, créant ainsi un cycle vicieux de violences.
« (…) On va demander aux membres de la communauté de se considérer mutuellement, de se pardonner bien sûr, mais aussi de faire un effort de ne pas provoquer les autres. Parce que c’est aussi ça, les provocations qui créent les représailles et on entre dans les cycles vicieux », a-t-il dit.
S’adressant directement aux groupes armés, il leur a rappelé que « Notre province est en train de reculer dans le développement seulement parce qu’il y a l’activisme des groupes armés (…) pourquoi ne pas déposer les armées et contribuer à la pacification ? C’est ça, c’est ce qu’on attend de tous les groupes armés de l’Ituri, CODECO, Zaïre, FPIC, FRPI, les groupes qui sont en train de naître, tous ont dit laissez les armes, ça n’aboutit à rien.
Vous pensez que vous combattez vos ennemis, mais vous tuez plutôt vos frères ». ACP/UKB