Bunia, 04 décembre 2022 (ACP).- La directrice exécutive du Fonds au profit de victimes (FPV), Mme Franziska Eckelmans, a estimé que la confiance et les réparations ont changé la vie de victimes du statut de Rome grâce aux programmes du FPV, au terme d’une mission effectuée dans la ville de Bunia, en début du mois de novembre 2022, avec les ambassadeurs du Sénégal, du Canada et des Pays-Bas accrédités en RDC.
« Ils ont parlé de la confiance, de l’espoir et de la dignité retrouvée. Ils ont été responsabilisés pour aller de l’avant. Même 20 ans après avoir été victime de crimes, la reconnaissance de leur souffrance et les réparations ont changé leur vie » s’est-elle félicitée.
Mme Franziska Eckelmans a révélé que le FPV est actif depuis 2008 dans les trois provinces de l’est du pays à savoir : l’Ituri, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu jusqu’à 25.000 bénéficiaires directs qui ont reçu de mesures de réhabilitation pour les préjudices subis du fait de crimes du statut de Rome.
Elle a précisé que le FPV est l’un des piliers de la Cour pénale internationale (CPI) dans les pays dont la situation est d’examinée par la dite cour sans avoir déterminé la responsabilité d’un individu spécifique à la seule condition que les programmes soient liés aux préjudices subis en raison du crime de statut de Rome.
Mme Franziska Eckelmans a laissé entendre que la plupart de projets vus notamment » éducation pour la paix » au niveau des écoles, concernent les crimes sexuels répertoriés parmi les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre.
Une autre réalité du terrain
Pour sa part, l’ambassadeur du Sénégal en RDC, Papa Talam Diao, s’est émerveillé de voir une autre réalité sur le terrain dans la province de l’Ituri, où les gens vivent contrairement, a-t-il fait savoir, d’une vision erronée reçue de Kinshasa sur une prétendue anarchie totale dans cette jeune province.
Pour lui, l’une des raisons qui permet que les gens vivent, c’est l’action des Ong et les humanitaires sur le terrain à travers entre autres ; les programmes du FPV où les gens qui étaient dans l’extrême désespoir sont ramenés à la vie normale.
Approche holistique pour l’intégration de victimes
De son côté, l’ambassadeur du Canada en RDC, Benoît-Pierre Laramée, a salué l’approche holistique de services que les Ong apportent aux victimes dans le cadre du FPV qui part de la santé en passant par les aspects psychosociaux jusqu’à la réintégration socio-économique de victimes dans la société.
« C’est particulièrement touchant quand on entend toutes les horreurs auxquelles ces personnes-là ont été victimes [….]. Elles ont subi l’exclusion, la perte de dignité […] Passer de victime à coupable c’est d’autant plus remarquable« , s’est-il réjoui.
Dans le but d’asseoir une paix durable dans la province de l’Ituri en particulier, Benoît-Pierre Laramée a émis le vœu de voir la montée en puissance de la justice pour lutter contre l’impunité.
Liste de personnes victimes de crimes en cours d’actualisation par l’UE
Enfin, l’ambassadeur de Pays-Bas en RDC, Jolke Oppewal, a indiqué que l’Union Européenne (EU) est en pleine réflexion sur l’actualisation de la liste de personnes sanctionnées soupçonnées de différents crimes avec de nouveaux noms qui seront ajoutés.
Pour lui, face aux conflits qui ont perduré dans la province de l’Ituri, il faut identifier les responsables de ces crimes horribles sur la paisible population pour qu’ils soient frappés dans leur intérêt économique et liberté de mouvement.
La visite de ces trois ambassadeurs s’inscrivait dans le cadre de suivi de programmes réalisés par le FPV, souligne-t-on.
ACP/CL