Bunia, 21 Juin 2025(ACP).- La publication de fausses informations qui concernent les forces de défense et de sécurité ainsi que les casques bleus de la Monusco peut avoir de répercussions négatives sur les opérations militaires contre les groupes armés en province de l’Ituri dans le Nord-est de la République Démocratique du Congo, a indiqué vendredi le porte-parole de la Monusco.
« L’un des enjeux de la désinformation, il est exactement sécuritaire. Le fait de distiller certaines fausses informations qui concernent les Forces armées de la République démocratique du Congo(FARDC), la Police nationale congolaise(PNC) et les casques bleus de la Monusco, cela peut avoir des répercussions sur telles ou telles opérations contre les groupes armés », a déclaré le porte-parole de la Monusco/Ituri, Jean-Tobie Okala, à l’issue d’une matinée de sensibilisation d’une centaine de jeunes sur le fléau de la désinformation.
A l’en croire : « parce que les groupes armés utilisent le même moyen que vous, ils voient ce que vous diffusez et ils en profitent. Lorsqu’on donne une information du genre la Monusco soutient tel ou tel groupe armé, ce qui n’est pas vrai ; les gens qui pensent que c’est vrai, qu’est-ce qu’ils vont faire lorsqu’ils vont voir un convoi de la Monusco passer dans leur village, ils vont les caillasser ! Donc ils vont mettre des troncs d’arbres sur la route, empêchant ce convoi d’avance. Mais au final c’est qui la victime ? C’est les gens que la Monusco ou les FARDC, ou la PNC allait secourir, mais ils ne pourront pas arriver là-bas parce que la désinformation est passée par là ».
Jean-Tobie Okala a relevé que devant cette manipulation de la population, à travers une fausse information, les groupes armés vont en profiter pour commettre leurs atrocités en toute quiétude, invitant les jeunes, en particulier, à faire preuve du recul avant de partager toute publication pour éviter de jouer le jeu de forces négatives.
« Nous disons aux gens que chaque fois que vous avez une information qui concerne la Monusco, la police, le Chef de l’État, le gouverneur, votre voisin, mais faites quand-même votre sens critique ! Demandez- vous d’où vient cette information ? Qui en est l’auteur ? Dans quel objectif je reçois cette information ? Est-ce que ça vaut la peine que je la transmette (…) à mes différents groupes WhatsApp ? Les gens n’ont pas ce recul-là, c’est l’absence de ce recule-là qui fait que la guerre perdure dans notre province », a-t-il fait savoir.
Risque de devenir prisonnier ambulant
En outre, M. Jean-Tobie Okala a signifié que le choix d’organiser cette activité dans la salle d’audiences de la Cour d’appel de l’Ituri est un message fort aux participants qui doivent désormais être prudents dans la publication ou le partage de certaines informations, au risque de devenir des prisonniers ambulants.
« Ce lieu de la justice est très symbolique pour la raison simple faire comprendre à cette centaine de jeunes si ils ne font pas attention ils risquent de devenir de prisonniers ambulants à cause de la désinformation qu’ils relaient le plus souvent sans avoir de quoi il s’agit vraiment de la désinformation », a-t-il laissé entendre.
Concernant le contenu de cette activité, Jean-Tobie Okala a précisé : « on a commencé par une formation accélérée n’est-ce pas sur les termes généraux des informations. Qu’est-ce que la désinformation ? Comment elle fonctionne ? Qui en sont les principaux acteurs? Quelles sont les conséquences ? Quels sont les enjeux et on a chuté par quelques trics et astuces pour lutter contre la désinformation ». ACP/UKB