Bunia, 03 octobre 2024 (ACP).- La suspension de l’exploitation minière serait parmi les solutions pour le retour d’une paix durable proposées par l’Union des associations culturelles à Bunia chef-lieu de la province de l’Ituri (nord-est de la République Démocratique du Congo), a-t-on appris jeudi de source associative.
« Nous avons dit au ministre de la défense que l’exploitation de l’or dans les territoires de Djugu, Mambasa, Irumu, finance les groupes armés. Nous avons voulu qu’il ait vraiment de mesures draconiennes soit on suspend l’exploitation de l’or en Ituri ou soit on crée de conditions nécessaires pour la traçabilité de minerais en Ituri« , a plaidé le président de l’Union nationale pour le développement (UNADI), Michel Meta Wani, auprès du vice-Premier ministre, ministre de la défense nationale, Guy Kabombo Muadiamvita.
A la question de savoir l’apport de son organisation qui regroupe les 21 communautés de l’Ituri dont les groupes armés sont issus pour le retour d’une paix durable, il a répondu en ces termes « comme le travail de communautés en Ituri nous pouvons dire qu’il y a eu beaucoup de dialogues communautaires qui ont été organisés à travers lesquels les communautés participent dans la sensibilisation« .
Pour Michel Meta Wani « Il y a une voie de sortie de cette crise sécuritaire qui est le P-DDRCS que tous les groupes armés adhérent au programme de désarmement. Ce qui manque c’est l’évaluation de tous ces dialogues. Nous avons demandé au VPM de la défense qu’on évalue tous ces engagements que les groupes armés ont signé« .
Michel Meta Wani a, au nom de 21 communistes de l’Ituri, proposé au VPM de la défense nationale de renforcer l’effectif des éléments de forces armées dans les entités dominées par les groupes armés notamment le territoire de Djugu qui serait contrôlé à 80% par ces forces négatives.
« Nous avons dit au ministre comme celui qui est chargé de la sécurité de mettre tous les moyens nécessaires surtout le renforcement en effectif militaire en Ituri. Nous avons un problème là où il y a 100 éléments de groupes armés réfractaires peut être il y a 10 ou 20 militaires! Si vous allez dans le territoire de Djugu au moins 80% de ce territoire est contrôlé par les groupes armés« , a-t-il indiqué.
Michel Meta Wani a exprimé ses inquiétudes par rapport à l’occupation de vastes étendues de certaines entités de l’Ituri par les groupes armés parce que, a-t-il relevé, cette situation pourrait se retourner un jour contre la République d’où la prise de mesures nécessaires pour que cette situation s’arrête.
La province de l’Ituri traverse son 8e cycle de violences depuis décembre 2017. En conséquence de cette crise sécuritaire, plusieurs villages sont rasés principalement dans le territoire de Djugu où se trouve l’épicentre de ces violences inouïes, 1.350.000 personnes déplacées disséminées à travers une soixantaine de sites d’autres réfugiées en Ouganda, de milliers de morts ainsi que la destruction de plusieurs infrastructures notamment les écoles et les centres de santé, rappelle-t-on.
ACP/C.L.