Bunia, 30 Avril 2025 (ACP).- L’abattage illicite des animaux expose les consommateurs de viande à plusieurs maladies, a affirmé, mardi, un inspecteur urbain de Pêche et élevage de la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, lors d’un entretien avec l’ACP.
« L’abattage illicite des animaux à Bunia et dans toute la province de l’Ituri représente un risque de contamination pour l’homme parce que cette pratique clandestine est réalisée sans des normes sanitaires et vétérinaires », a déclaré Dieudonné Azanga Tikamanyire, inspecteur intérimaire urbain de Pêche et élevage de la ville de Bunia.
Il a indiqué que les animaux abattus illégalement peuvent être porteurs de parasites et de certaines bactéries mortelles pour l’homme, comme le charbon bactéridien et la ténia, ajoutant que « ces agents pathogènes se développent dans le corps humain en s’installant au niveau intestinal, où ils peuvent proliférer et atteindre des tailles considérables ».
Il a également mentionné que parmi d’autres infections transmissibles figurent la brucellose qui est susceptible de provoquer des fièvres récurrentes chez l’homme, la tuberculose bovine, responsable d’infections sévères aux poumons, ainsi que le virus de la rage.
En outre, a-t-il souligné, « ces maladies menacent non seulement la santé publique, mais compromettent aussi la sécurité alimentaire en perturbant la chaîne de production animale parce que les pathogènes zoonotiques[maladie infectieuse qui est passée de l’animal à l’homme] présents chez les animaux abattus illicitement peuvent provoquer des épidémies, nuisant ainsi à la salubrité des produits d’origine animale et mettant en danger la santé des consommateurs ».
Pour garantir la sécurité et la qualité de la viande, Dieudonné Azanga Tikamanyire a expliqué qu’il existe deux(2) étapes essentielles : «La première est l’examen préalable à l’abattage, durant lequel on procède à l’enregistrement des animaux, à la vérification de leur origine et à l’évaluation de leur état de santé qui seront consignées dans les fiches d’hygiène d’abattage. Ensuite, après l’abattage, une inspection d’organes est réalisée afin de détecter d’éventuels parasites ou traces de microbes et de bactéries sur les lésions de différents organes et des muscles ».
Dans le but de respecter la législation sur l’abattage des animaux, il a souligné que les services vétérinaires et d’hygiène mènent des campagnes de sensibilisation auprès des populations de la ville de Bunia, visant à les orienter vers l’abattoir industriel, principalement destiné aux gros bétail, ainsi que vers d’autres infrastructures supplémentaires mises en place pour faciliter l’accès aux habitants vivant loin de cet abattoir public, notamment dans les quartiers de Mudzipela et Rwakole.
Enfin, Azanga Tikamanyire a exhorté les citoyens de la ville de Bunia et de la province de l’Ituri, en particulier ceux qui pratiquent l’abattage de vaches, de porcs et de boucs lors de funérailles ou de célébrations, à demander l’aide des vétérinaires à l’inspection urbaine de la Pêche et de l’élevage afin d’assurer des méthodes d’abattage sécurisées pour prévenir les différentes zoologiques.
ACP/UKB