Bunia, 22 février 2023 (ACP).-« Alur », « Ngiti« , « Lendu » parmi les langues parlées par les communautés de la province de l’Ituri (nord-est de la République Démocratique du Congo) qui se comportent merveilleusement bien sur le terrain contrairement à d’autres menacées de disparition, a appris mercredi l’ACP de source scientifique.
« Deux facteurs principaux menacent plusieurs langues de disparition en Ituri. Il s’agit du déplacement de populations suite aux conflits armés et l’avènement de nouvelles technologies de l’information », a déclaré devant la presse le professeur Bagamba, chercheur linguiste, en marge de la célébration de la journée internationale de la langue maternelle célébrée le 21 février de l’année.
Et d’ajouter : « lorsque les parents parlent une langue à leurs enfants à tout moment ça donne aux enfants les opportunités d’acquisition de celle-ci. Mais lorsque les parents parlent autres langues par exemple le swahili ça fait que les enfants acquièrent d’abord le swahili et négligent la langue maternelle« .
« A Bunia selon les recherches que nous avons menées, il y a un grand nombre d’enfants Alur qui parlent bien alors qu’ils ont grandi à Bunia. Il faut sécuriser la langue avant qu’elle ne tombe sous le coup de ce que nous appelons le niveau 6B. C’est le moment où la communauté se rende compte que tous les enfants ne parlent pas cette langue. Il faut garder la langue au niveau 6A c’est là où se trouve la langue Alur, Ngiti. », a révélé le Professeur Bagamba qui a invité les notables de l’Ituri réunis au sein de l’Union des association culturelles pour le développement de l’Ituri (UNADI) à s’approprier cette démarche de pérenniser leurs langues parce que, a-t-il fait savoir, la langue est la culture sont inséparables.
« Lorsque les cultures s’affaiblissent, les langues aussi s’affaiblissent. Donc la première chose que les notables doivent faire c’est de renforcer les cultures de l’Ituri. Il faut également renforcer l’identité. Que chaque communauté de l’Ituri arrive à s’accepter et à accepter son identité. C’est ainsi que nous avons dit que les notables doivent être fiers de leur propre identité en public. C’est alors qu’ils eux peuvent faire la promotion de leurs langues, la promotion de leurs manières de vivre » a-t-il conclu.
ACP/C.L.