Mbujimayi, 13 février 2024 (ACP). – Des efforts doivent être encore fournis pour la professionnalisation des journalistes et animateurs des médias audiovisuels implantés dans la province du Kasaï Oriental (centre de la RD Congo), pour faire respecter les règles qui régissent le secteur et impacter dans la résolution pacifique des conflits et la diffusion des programmes de qualité, selon un appel lancé par la coordination provinciale du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), à l’occasion de la journée mondiale de la radio, instituée par l’UNESCO.
« L’état de lieux que nous pouvons faire maintenant est qu’il y a floraison des radios dans la province du Kasaï Oriental, mais le choix des professionnels qui doivent les gérer ne suit pas. Cela a pour conséquence, l’amateurisme dans certaines radios, ce qui nécessite absolument des séances pédagogiques de mise à niveau et surtout le bon choix de dirigeants, des directeurs des programmes et des rédacteurs en chef comme l’exige la loi », rapporte M. Banza, coordonnateur du CSAC.
Et d’ajouter » La loi exige que le directeur des programmes soit un professionnel, également le rédacteur en chef. Mais c’est qu’on constate est que dans certaines radios dites communautaires ou confessionnelles, on prend des gens qui ne connaissent rien de la profession, peut-être parce que c’est un bon pasteur, un bon évangéliste, un cousin ou un neveu, on les place à ces postes-là, et c’est ce qui dérange un peu dans certaines radios où il n’y a pas observance de l’éthique et de la déontologie qui constitue pour le journaliste, le livre de poche par excellence ».
La coordination provinciale du CSAC fustige également le fait que dans la plupart des cas, les journalistes ne sont pas pris en charge par leurs employeurs, poussant ainsi les professionnels à la clochardisation, tout en sollicitant l’intervention des syndicats de la presse pour régulariser cette situation qui baisse le niveau du rendement.
Le travail abattu par la presse mérite d’être pris en compte
Un directeur de Radio abordé à cette occasion par l’ACP à cette occasion, parle d’un contexte très difficile dans lequel les professionnels des médias travaillent en dehors du manque d’un accompagnement adéquat.
« Tous les acteurs de la radio qui œuvrent ici à Mbujimayi et particulièrement au Kasaï Oriental sont des personnes à féliciter parce que nous sommes en train de travailler dans un contexte très difficile, comme vous le savez. Et le travail tant abattu par ces personnes mérite d’être pris en compte et surtout d’être salué et surtout en cette journée mémorable. Il faut vous dire que la radio est un média puissant qui joue un rôle prépondérant dans l’éducation de nos populations. Mais force est de constater que cet instrument puissant ne jouit pas de l’accompagnement qu’il faudrait d’abord pour son éclosion, parce que chez nous ici nous sommes encore un sol végétatif » a déclaré Samy Muntu wa Nzambi, directeur provincial de la RTNC.
Il a ajouté que : « Mais aussi et surtout aussi pour sa promotion, toutes les conditions ne sont pas réunies pour que la radio travaille de manière conséquente. Il y a le plus grand problème, c’est celui de courant électrique qui pose problème au-delà des problèmes que nous avons dans l’interne en tant que journaliste, les problèmes liés aux ressources humaines, il n’y a pas de vrais journalistes aujourd’hui dans nos radios, formés, c’est aussi un problème. Et aussi le problème de rémunération, tous ces facteurs mis ensemble font qu’aujourd’hui la radio traverse des moments très difficiles, bien qu’elle essaie toujours de jouer son rôle », avant de reconnaître que la radio est menacée par la presse en ligne qui constitue un vrai danger, qui est en train de créer la disparition de ce média. ACP/Kayu