Kinshasa : la nouvelle tarification de transport non respectée

Kinshasa, 20 mars 2023 (ACP).-La nouvelle tarification de transport en commun dans la ville de Kinshasa, en République démocratique du Congo, n’est pas respectée sur les itinéraires officiels fixés par l’hôtel de la ville, plus d’une semaine après sa promulgation, a constaté lundi l’ACP lors d’une ronde.

« J’ai comme l’impression que l’arrêté du gouverneur portant nouvelle tarification des transports en commun dans la ville de Kinshasa est juste une fantaisie. Je n’ai pas encore vu les chauffeurs qui exploitent la ligne Kingasani-Marché central appliquer cette décision »,

a déploré, un habitant du quartier trois (3) à Masina, Alain Mokuba.

Il a affirmé dépenser quotidiennement le triple, voire le quadruple du montant fixé par la commission tarifaire de l’hôtel de ville pour l’axe Kingasani-Marché central.

La situation est encore pire sur l’axe Lemba Salongo-Gare centrale où le coût à bord d’un taxi est fixé au rythme des humeurs des conducteurs, a rapporté une Hôtesse à l’hôtel de ville de Kinshasa, Mimi.

« Une course en taxi de chez moi à Lemba Salongo jusqu’au boulevard du 30 juin coûte 3.500 CDF. Je débourse au moins 7.000 CDF pour aller et retour. Cela me coûte tellement cher que j’ai décidé de travailler avec intervalle »,

a-t-elle dit.

La division urbaine de transport a révélé la tenue des pourparlers avec les transporteurs pour trouver un terrain d’entente.

« Nous sommes en pourparlers avec les transporteurs pour répondre à un certain nombre de préalables qu’ils posent dont la vérité de prix sur le marché »

, a dit un agent à la division urbaine des transports, Alfred Ndona.

« Le tarif appliqué par les transporteurs actuellement est au-delà de la réalité. Si on accepte d’ajouter quelque chose sur le prix déjà fixé, les chauffeurs seront tentés d’outrepasser comme ils en ont toujours fait », a-t-il poursuivi.

De leur côté, les chauffeurs brandissent évoque la hausse des prix de produits de consommation courants sur les marchés.

« Le prix a augmenté pour tous les biens vendus au marché. Pourquoi vous ne voulez pas que les chauffeurs aussi augmentent le coût du transport ? », s’est interrogé, un conducteur d’un minibus de marque Mercedes 207 exploitant la ligne Gambela-Kintambo Magasin, Charly Nsimba.

Sur la ligne Victoire- Selembao où le tarif officiel est de 700 CDF, les clients sont plutôt contraints de payer 1.000 CDF.

« Il n’y a pas assez de petites coupures de 100 et 200 CDF  pour remettre aux clients à chaque fois qu’ils doivent descendre », s’est justifié un receveur surnommé « Ya Zaza ».

Dans les arrêts de bus, on constate l’absence des agents de la division urbaine de transport sur le terrain pour veiller au respect de la nouvelle grille tarifaire. Les receveurs profitent de cette situation pour conditionner l’accès dans leurs taxis bus au paiement préalable du coût illicite exigé pour la course, faute de quoi, certains passagers se voient refuser l’accès à bord.

A ce tarif illicite imposé à la clientèle s’ajoutent les itinéraires non reconnus et la pratique de demi-terrain.

C’est depuis vendredi 10 mars qu’une nouvelle grille tarifaire du transport en commun et des itinéraires officiels à parcourir sur toute l’étendue de la ville est entrée en vigueur. Mais son application a du mal à s’imposer sur les artères de la capitale congolaise où le prix de la course est fixé selon les caprices de transporteurs.

ACP/KHM/ODM

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