Kinshasa, 7 avril 2023(ACP).- Le président national de la Croix rouge de la République Démocratique du Congo, Grégoire Mateso Mbuta Waya a appelé vendredi à Kinshasa les femmes secouristes au professionnalisme, en marge de la clôture du mois consacré aux droits de la femme.
« On ne fait pas de cadeau pour qu’une femme émerge ou gravit les échelons dans la société et particulièrement au sein de la Croix rouge de la RDC. Il faut plutôt se battre, prendre des initiatives capables d’attirer l’attention des observateurs », a-t-il déclaré.
Et de poursuivre : « La femme a toujours été là. Elle est là et elle sera toujours là comme partenaire de l’homme. Mais son ascension ou sa promotion sociale dépend de son combat personnel ».
C’est dans ce cadre qu’il a rappelé avant de mettre en exergue le rôle de la femme aux côtés de l’homme, qu’à la création du mouvement de la Croix rouge par Henri Dunant, lors des combats de Solférino, il y avait à ses côtés une dame italienne du nom de Florence qui s’occupait également des victimes des atrocités des combats.
M. Mateso a demandé aux femmes de la Croix rouge de Kinshasa et de la RDC de profiter du mois dédié aux droits de la femme pour s’auto évaluer également.
Dans son allocution, la secrétaire générale nationale de la Croix rouge, Gloria Lombo a souligné que les activités entretenues du mois de la femme dont la clôture a été célébrée vendredi pour cette organisation humanitaire, est une occasion qui offre un moment de réflexion collective des avancées enregistrées et des enjeux qui persistent en matière d’égalité de chance entre les deux sexes (homme et femme).
A ce sujet, elle a loué des efforts conjugués par le comité de direction de la Croix rouge de la RDC au niveau national ces dernières années, pour faire avancer l’égalité de chance entre homme et femme.
Parmi les différentes politiques et plans d’action engagés, elle a noté, notamment la politique Genre et diversité de la Croix rouge en RDC, l’intégration systématique des concepts Genre et diversité dans le combat et la mise en œuvre du projet d’accompagnement des femmes dans les provinces du Kasaï et du Kwango.
La secrétaire générale nationale de la Croix rouge a reconnu que le chemin est encore long et qu’il faut des efforts et l’engagement de tous pour espérer gagner le pari.
L’usage du numérique accuse une fracture Homme-femme
Intervenant à cette occasion sur le thème « Rôle crucial de la technologie et de l’innovation dans l’avancement de l’égalité des genres », Mme Lombo Polo a estimé que les statistiques de 2022 ont relevé une fracture de 63% (femmes) contre 69% (hommes) dans l’usage du Numérique entre les deux sexes dans le monde.
Elle a demandé aux femmes secouristes en particulier et congolaises en général d’intégrer le monde des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) à la mode aujourd’hui, pour faire avancer les chances d’égalité ou la parité Homme-Femme au sein de la communauté congolaise.
Pour Mme Lombo, les NTIC offrent de nombreux avantages dans le domaine de la communication, de l’information et de la recherche sur tous les plans de la vie. « Il ne faut pas rester en marge, il faut s’intégrer, il faut savoir consulter internet, maîtriser l’ordinateur, différentes applications des réseaux sociaux », a-t-elle insisté, avant de démontrer comment les NTIC ont réduit les difficultés de communication dans les échanges des courriers, informations même au niveau des différentes structures de la Croix rouge à travers la ville de Kinshasa et sur l’ensemble du territoire national.
« Les NTIC au sein de la Croix rouge permettent de renforcer les capacités de partager des informations en temps réel entre les différentes structures au niveau des différentes branches », a-t- elle souligné.
Les femmes invitées à l’usage des bandes hygiéniques locales
Mme Lydie Kimbonzi, distributeur au service « senior Acheiveu de FFG » a, pour sa part, intervenu sur la Gynécologie de la femme, à ce sujet, elle leur a conseillé d’éviter l’usage des serviettes hygiéniques non appropriées qui se vendent sur le marché et dont la fabrication ne respecte pas des normes requises.
L’oratrice a invité les femmes à se servir de nouvelles serviettes répondant aux conditions hygiéniques que leur structure a mis sur pied, au moyen d’un objet didactique. Elle a démontré aux participants en exhibant les deux modèles de serviettes combien la première était nuisible par sa composition et son contenu. Mme Kimbonzi a insisté auprès des femmes de bien prendre soins de leur hygiène gynécologue pour se mettre à l’abri des maladies telles que le cancer de l’utérus, la femme, selon elle, étant là pour assurer la continuité de l’espèce humaine.
Mme Kimbonzi a, à cet effet, recommandé un bon usage des serviettes hygiéniques sans en abuser avant d’évoquer le rôle de la prostate chez l’homme et sa bonne tenue, tout en déconseillant aux hommes de recourir aux aphrodisiaques pour des performances sexuelles aux conséquences incalculables pour la santé.
Auparavant, le président provincial de la Croix rouge de la ville de Kinshasa, Nkuyi Sisi avait souhaité la bienvenue à tous les délégués venus assister à cette activité qui s’est déroulée dans les installations de l’ISSS/ CR et la brigade féminine de la Croix rouge de la ville de Kinshasa.
Réagissant aux questions de la presse, l’administrateur du budget de la Croix rouge ville de Kinshasa, Myriam Salumu a exprimé sa satisfaction sur le contenu de ces échanges. « C’étaient des allocutions importantes à l’égard de la femme. Nous avons parlé sur le mode digital auquel la femme est obligée de s’intégrer sans cela, elle ne sera pas à mesure d’être compétitive sur tous les plans, notamment économique, social, politique, culturel et autres. Nous avons évoqué également, l’utilisation de la serviette hygiénique en rapport avec la santé de la femme », a-t-elle dit.
Elle est revenue sur la prolifération de plusieurs industries de fabrications des serviettes qui ne respectent pas les normes hygiéniques ou sanitaires, mettant la vie de la femme en général et de la jeune fille en danger.
« Aujourd’hui, le cancer, notamment du col de l’utérus, n’épargne personne, affecte de plus en plus de femmes à tous les niveaux, raison pour laquelle on a appelé la femme à la prudence dans l’utilisation des serviettes hygiéniques à titre préventif », a-t-elle souligné. ACP/Kayu