Kinshasa: trois membres du gouvernement provincial mis en accusation et sommés de démissionner

Kinshasa, 24 septembre 2023 (ACP).- Trois membres du gouvernement provincial de Kinshasa, en République démocratique du Congo, ont été mis en accusation et sommés de démissionner, note une correspondance du président de l’Assemblée provinciale adressée au gouverneur de la ville et dont l’ACP a reçu  une copie samedi.

« Conformément à la recommandation de la conférence des présidents élargie du vendredi 15 septembre 2023, et me référant à notre règlement intérieur, je porte à votre connaissance que je viens de transmettre les dossiers de mise en accusation  de 5 personnes à la justice, et ce, à la demande de ladite conférence des présidents, et vous demande d’en tirer toutes les conséquences », a écrit le président de l’Assemblée provinciale, Godefroy Mpoyi, au gouverneur de la ville de Kinshasa.

Et d’insister : « Par conséquent, toutes ces personnes doivent déposer leur démission dans 24 heures. Dépassé ce délai, elles seront incriminées et ne pourront plus engager la ville de Kinshasa. Je précise à cet effet, qu’il est de principe en droit que l’accessoire suit le principal. Ainsi donc, l’article 215 ne devrait pas lister toutes les personnes à mettre en accusation par l’assemblée provinciale de Kinshasa, qui fort de ce principe, est en droit de déferrer les intéressés devant les juges ».  

Selon la source, il s’agit des ministres de l’Intérieur et celui des Finances ; de la Commissaire générale en charge de l’Environnement  ainsi que du directeur général de la Régie financière (DGRK).

Une copie de cette même lettre administrative adressée au gouverneur de la ville de Kinshasa, a également été adressée au président de la Cours Constitutionnelle, sollicitant à cette dernière, d’instruire le procureur général compétent afin de poursuivre ces membres de l’exécutif urbain au cas où ils continueraient  à exercer illégalement leurs fonctions, car tous les actes posés par elles, seront nuls et de nul effet et exposeront leurs auteurs à des poursuites judiciaires supplémentaires.

Des dispositions relatives à la continuité du service public ont aussi été prises dans la même lettre adressée au gouverneur de Kinshasa.

« Pour ne pas paralyser le fonctionnement de nos services, je vous saurais gré de designer immédiatement les intérimaires. Toutefois, je précise que l’actuel directeur général de publicité extérieure de Kinshasa (DGPEK) n’ayant que deux mois dans ses fonctions, et que les faits lui reprochés sont antérieurs à sa nomination, la mesure concerne logiquement son prédécesseur. Il va de soi que lui n’est pas concerné par cette démission », peut-on également lire dans la lettre du président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa.

Le président de l’organe délibérant de la capitale congolaise reproche au ministre provincial de l’Intérieur, la persistance de l’insécurité à Kinshasa, caractérisée par des enlèvements et la persistance du phénomène « Kuluna ».

S’agissant de son collègue de l’économie et finances et du directeur de la régie financière, les élus provinciaux les ont accusés d’être incapables de mobiliser les recettes urbaines. Ils ont également reproché à la commissaire général en charge de l’Environnement de passivité face aux immondices qui jonchent les places publiques, entraînant une insalubrité qui expose la population aux maladies.

Cette lettre de mise en accusation des  membres de l’exécutif urbain, fait suite à une autre lettre reçue le 15 septembre dernier au cabinet du gouverneur  Gentiny Ngobila, et dans laquelle l’Assemblée provinciale exigeait la révocation, endéans 72 heures,  des ministres provinciaux de l’Intérieur, celui des Finances et Economie, les directeurs généraux de la régie financière (DGRK), du responsable de la direction de publicité extérieure ainsi que de la commissaire générale en charge de l’Environnement. ACP/KHM

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