Kenge, 14 juin 2021 (ACP).- L’Assemblée provinciale du Kwango a adopté moyennant amendement, deux projets d’édits portant sur « protection de l’environnement et des paysages par la lutte anti-érosive » et sur « la protection de l’environnement face à la coupe anarchique du bois par les charbonniers dans la province du Kwango initiés par le député provincial Anicet Mbangala Talameso dans le but d’arrêter l’hémorragie permanente liée à la déforestation que connait les forêts de la province.
Au cours de la plénière présidée, vendredi à Kenge, par son vice-président André Masala, ce dernier a salué ces projets d’édits avant d’ inviter les députés provinciaux à travailler d’arrache-pied afin d’adopter ces projets d’édits restés en souffrance, avant la clôture de la session en cours afin de permettre à l’exécutif provincial de bien fonctionner.
D’après le député Anicet Mbangala Talameso, les activités de subsistance comme l’agriculture sur brûlis, la carbonisation, la récolte du bois de chauffe et l’exploitation artisanale de bois constituent la cause principale de la déforestation en RDC en général et dans la province du Kwango en particulier.
Pour lui, la grande partie de la forêt déboisée de sa province sert à alimenter le marché local urbain notamment la ville de Kinshasa, soulignant que l’exploitation de bois de charbon a pour conséquence la désertification sur l’étendue du Kwango qui a perdue dans certains territoires l’arbre à chenille appelé communément « Mikwati ».
Le second édit offre, quant à lui, des techniques applicables dans des parcelles, répondant au principe de maitrise des eaux des pluies à la source, soulignant que chaque propriétaire d’une parcelle résidentielle est sensé gérer ses eaux chez lui. Ces techniques ont pour but de stocker, réutiliser, infiltrer, ralentir l’allongement du parcours de l’eau qui pourrait prendre des formes variées comme citernes, dépression dans le sol et puits.
Pour ce faire, les députés provinciaux ont suggéré la gestion obligatoire dans chaque parcelle des eaux pluviales sinon le contrevenant serait exposé à des sanctions pénales. Pour arrêter l’hémorragie et décourager certains charbonniers se servant des tronçonneuses, l’exploitant du charbon des bois doit au préalable solliciter un permis de coupe fixé à 150 dollars américains par an pour plus ou moins 10 hectares et 15 dollars américains pour le charbonnier manuel (utilisateur de hache et machette).
Il a été décidé dans cet édit qui sera promulgué par le gouverneur que toute personne ne détenant pas de permis de coupe de bois qui se livre à l’exploitation de bois de charbon pose un acte illégal et sera poursuivie par la justice. Ces mesures sont observables sur toute l’étendue de la province du Kwango et un suivi sera de rigueur, a-t-on rappelé. ACP/Fng/CKM