Kwilu : une ONG célèbre le retour d’une œuvre d’art  Pende (De notre envoyée spéciale à Lusanga Constance Tekitila)

Kwilu, 22 mars 2024 (ACP).- Le retour d’une œuvre d’art en son lieu d’origine à Lusanga, 35 km de la ville de Kikwit dans la province du Kwilu (sud-ouest de la République démocratique du Congo), a été célébré pour la restauration des terres  par l’agroforesterie, a constaté mercredi l’ACP.

« Le lien est que, aujourd’hui nous sommes en train de célébrer le retour de Balot, qui est une œuvre d’art mais dans un environnement qui est en train d’être restauré par l’agroforesteries », a indiqué René Ngongo, président du Cercle d’Art des travailleurs de plantation Congolaise (CATPC), lors de la « célébration internationale du blasphème et du sacré ».

 « Pour le moment, nous sommes déjà à 80 ha déjà restaurés mais notre rêve c’est d’arriver à 2500 ha (…). Nous voulons faire de cette zone un s de carbone mais aussi voir comment inscrire ce projet dans le marché de carbone afin que les communautés puissent en bénéficier », a-t-il poursuivi.

Il a fait savoir que « c’est plus de 10 ans que nous parlons du retour de Balot », avant de souligner qu’il s’agit d’un symbole pour les œuvres d’art congolaises qui sont éparpillées à travers le monde.

« Aujourd’hui si Balot est rentré, demain pourquoi pas les autres œuvres pas seulement à Lusanga mais partout en RDC », a dit René Ngongo.

Présentation prochaine d’un collectif congolais dans le pavillon néerlandais à Venise

Eelco van der Lingen, directeur du Fonds Mondriaan des Pays-Bas et commissaire du pavillon néerlandais à la Biennale de Venise, a, dans son mot, fait savoir que «  pour la première fois de notre histoire, un collectif congolais sera présenté dans le pavillon néerlandais à Venise. Bien que ce soit en soi un moment mémorable, ce n’est pas ce qui lui donne sa valeur mondiale ».

Il a ajouté que ce qui est important dans cette présentation, est que des liens ont été établis entre un artiste néerlandais et un collectif d’artistes congolais et que, grâce à cette collaboration, une histoire est apparue qui lie la situation des plantations au Congo et en Afrique aux anciens colonisateurs d’une manière telle qu’il est clair qu’il reste encore beaucoup à discuter.

 Lors de l’exposition de cette sculpture historique de balot, Nyembo Simaundu, directeur aux études et planification au ministère de la Culture, Arts et Patrimoine, ayant représenté son ministre, a salué et encouragé le Cercle d’Art des Travailleurs de Plantation Congolaise (CATPC) quant au retour de la sculpture de Balot sur sa terre natale, avant de  souligner que la vision et la vocation fondamentale de son ministère est l’intensification de la Culture, à travers une politique sectoriel culturelle, artistique et patrimonial, afin de contribuer davantage à la création des richesses.

La sculpture ancestrale Balot

La sculpture ancestrale Balot rendue temporairement à son lieu d’origine est une étape historique pour le collectif d’artistes du Cercle d’Art des Travailleurs de Plantation Congolaise (CATPC) et Lusanga (RDC), avec la confirmation du prêt par le Virginia Museum of Fine Arts de la sculpture « Balot », une figure de pouvoir ancestral en bois sculpté datant de 1931, a-t-on appris dans un document.

Le CATPC a fait la demande de prêt temporaire de

Balot, en prévision de l’exposition prévue pour la participation nationale des Pays-Bas à l’édition 2024 de l’Exposition internationale d’art de la Biennale di Venezia, en collaboration avec l’artiste néerlandais Renzo Martens et le curateur Hicham Khalidi, la sculpture devrait être exposée au public à Lusanga du 20 avril au 24 novembre 2024, en parallèle de la Biennale di Venezia.

 La sculpture fait partie de la collection du VMFA depuis 2015. La statue a été créée après la révolte des Pende de 1931 par un artiste Kwilu Pende et était initialement destinée à être un objet de pouvoir pour canaliser l’esprit vengeur de l’officier colonial belge Maximilien Balot.

Elle a été utilisée comme une force de protection contre le régime de la plantation, pour le CATPC, étant donné les conditions actuelles sur les anciennes plantations d’Unilever et les stratégies de résistance des communautés aujourd’hui, le retour de cette sculpture, même de manière temporaire, revêt d’une grande importance.

Le CATPC croit, en la restauration de l’équilibre et en la correction des injustices passées, une fois que la sculpture, sacrée pour leur communauté, sera exposée au musée White Cube à Lusanga.

 Cela permettra à leur communauté de se reconnecter physiquement et historiquement avec leur histoire et leur résistance, de redécouvrir le sens et la raison d’être de la sculpture, et d’exprimer un patrimoine partagé pour toute l’humanité qui traverse le monde – (Ced’art Tamasala, CATPC).

La sculpture de Balot est arrivée le lundi 18 mars à Lusanga à 35 km de la ville de Kikwit, dans  la province du Kwilu en RDC. Le 19 mars à Lusanga a eu lieu une cérémonie d’accueil de la sculpture et des réjouissances.

Une saynète recréant l’atmosphère de travail de Balot et les travailleurs de plantations à l’époque coloniale a été jouée.

Le saynète a démontré les violation des droits  (viols des femmes, maltraitance des travailleurs, climat de terreur) commis par le sieur Maximilien Balot dans l’exercice de ses fonctions.

Ses exactions ont poussé le peuple Pende à la révolte et à le tuer.

ACP/C.L.

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