Goma, 20 Mai 2022(ACP).- M. Djerrys Kajibwami, expert en sécurité, ordre public et reconstruction auprès du gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, a lancé jeudi 1 à l’hôtel Bungwe Guest House, le projet : « un état civil pour les enfants du Nord Kivu » au nom de l’autorité provinciale empêchée, au cours d’un atelier de sensibilisation.
L’expert qui a lancé ce projet en présence des acteurs de la société civile, de préposés de l’état civil, du représentant du maire de Goma et les délégués des entités territoriales décentralisées, ceux de divisions de l’intérieur, de la justice et garde des sceaux et de l’éducation ainsi que de partenaires, a indiqué que c’est une mission noble pour l’état congolais, de donner à chaque enfant un acte de naissance, devant le mettre à l’abri d’être considéré sans nationalité, soulignant que le gouvernorat de province apportera une solution à toutes les inquiétudes soulevées dans les discussions.
« Nous restons attentifs à toute sollicitation dans le cadre de ce projet que nous venons de lancer et nos portes demeurent ouvertes à toute personne qui veut bien apporter des éléments constructifs pour sa pérennisation », a-t-il ajouté.
Pour sa part, Mme Emilie Lafargue, chargée de projet au sein de l’ONG « La Voix De l’Enfant » a demandé aux participants de travailler à l’unisson pour l’enregistrement de l’enfant à l’état civil, où qu’il soit et pour sa protection.
La présence du délégué du gouverneur à ces discussions, a-t-elle poursuivi, témoigne de l’intérêt qu’accorde l’autorité provinciale à ce projet.
Financé par l’Agence Française de Développement et l’AMADE, association mondiale des amis de l’enfance via l’ONG française, ce projet est mis en œuvre par un consortium d’associations à savoir : La Voix De l’Enfant, SOS Enfants et Ligue du développement au Congo (LIDE). Le consortium travaille avec les partenaires techniques que sont Civipol, et Digitech ainsi qu’avec les associations congolaises SOPROMAD, solidarité pour la promotion des métiers et d’action au développement et Action et projets pour un développement durable, (APROJED).
Il poursuit comme objectif, le rattrapage des enfants de 91 jours jusqu’à moins de 18 ans non encore enregistrés et la modernisation de l’état civil avec l’utilisation des équipements technologiques appropriés.
« un état civil pour les enfants du Nord Kivu » prévoit de faciliter l’octroi des actes de naissance à 230 mille enfants en vue de les épargner de passer pour apatride et leur permettre de bénéficier de la gratuité de l’enseignement de base prôné par le Chef de l’état et Président de la République, son Excellence Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, dont doit s’en réjouir tout enfant ayant la nationalité congolaise, a indiqué Jean Pierre Kavaketi, coordonnateur de SOPROMAD.
C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, ce projet prévoit aussi de voir dans les écoles, des enfants en état de vulnérabilité en vue de leur alléger le coût de 250$ dans le processus d’acquisition jugement supplétif pour acte de naissance.
En étant de continuité, le projet « un état civil pour les enfants du Nord Kivu » couvre la ville de Goma, le territoire de Lubero et celui de Beni. Il a une durée de trois ans renouvelable, fait-ton savoir.
Son extension sur d’autres zones ou provinces est possible du fait qu’il a eu l’aval du gouvernement mais également dépendra de l’appui financier des partenaires, a-t-il renchéri.
Dans son exposé « défis de l’état civil dans la province du Nord Kivu », M. Stanislas Litembo de LIDE, a indiqué que beaucoup d’enfants n’ont pas d’actes de naissance, c’est pourquoi le gouverneur a signé un moratoire pouvant faciliter ces derniers à accéder au jugement supplétif qui permet de leur accorder l’acte.
Pour ce faire, le consortium travaille en collaboration avec les services étatiques dont les divisions de l’intérieur, de la justice et de l’éducation pour sa réussite.
La zone de santé de Mabalako, a été retenue comme zone pilote pour l’enregistrement des enfants à la maternité, expérience qui pourra s’étendre dans l’avenir dans d’autres zones au cas de sa positivité, a renchéri le Secrétaire général de LIDE qui a invité les parents à s’approprier du projet, pour que chaque enfant ait son acte de naissance en vue de profiter de la gratuité de l’enseignement de base. ACP/Kayu