Le mémoire doctoral de Julien Paluku propose un management de gestion des conflits dans l’Est

Kinshasa, 21 mai 2023 (ACP).-Un travail de mémoire de Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) défendu, samedi, à la faculté des Sciences Sociales, Politiques et Administratives à l’Université de Kinshasa (Unikin), propose un modèle managérial de gestion des conflits dans l’Est de la République démocratique du Congo, a constaté l’ACP.

« Nécessité du management des conflits armés au Nord-Kivu : paradoxe entre actions des groupes armés et besoin de restaurer le pouvoir d’Etat », tel est l’intitulé de ce travail défendu avec brio par un membre du Gouvernement Sama Lukonde II.

« Nous avons préconisé un pentagone managérial de gestion des conflits qui va au-delà de considérer une seule option. Nous avons proposé cinq angles par lesquels les gouvernants doivent axer leur politique. Entre autres, l’angle politique, sécuritaire, économique, diplomatique et l’angle administratif. Tous ces angles doivent-être coordonnés de manière à ce que l’un interagit sur l’autre et vice-versa, pour obtenir un résultat », a déclaré le récipiendaire, l’actuel ministre de l’Industrie, Julien Paluku Kahongya, qui a fait recours à la  technique de l’observation-participation dans le cadre de ce mémoire.

Dans son analyse stratégique inspirée des méthodes de Michel CROISIER et FRIEDBERG, l’ancien chef de l’exécutif provincial du Nord-Kivu, province encore sous l’état de siège, a circonscrit sa problématique autour du fléchissement des gouvernants à asseoir l’autorité de l’Etat dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.

A l’en croire, la faiblesse du Gouvernement repose essentiellement sur les quatre instruments que voici : l’armée, la police, la justice et l’administration territoriale.

L’auteur de ce travail qui a eu pour champ d’étude le Nord-Kivu, s’est servi des instruments de la puissance publique pour démontrer le fléchissement de l’Etat et donc l’émergence des forces centrifuge et centripètes.

« Nous avons pu démontrer comment l’État a fléchi et pourquoi il a fléchi, quels sont les problèmes de fléchissement de l’État. Nous les avons analysés à travers quatre instruments principaux, notamment l’armée, la police, la justice et l’administration territoriale. Lorsque nous avons analysé ces quatre éléments, nous avons détecté des faiblesses dans chacun de ces quatre instruments. Ce qui a comme conséquence, la faiblesse de l’État », a renchéri l’auteur du DEA.

Pour faire face à ce défi, Julien Paluku a proposé un modèle managérial de gestion des conflits qui comprend cinq angles, la politique, la sécurité, l’économie, la diplomatie et l’administration.

Cette étude a démontré que l’Etat a encore à faire pour renforcer ses instruments de puissance pour faire régner la paix dans la partie orientale du pays.

La plus grande distinction, c’est la mention obtenue par le récipiendaire Julien Paluku Kahongya.

« Ce travail de DES sera publié sous forme de livre pour éclairer les gouvernants face à la privatisation de la gouvernance locale. Ici les dynamiques du dehors axent leurs actions sur les dynamiques du dedans. Comme disait Thomas Hobbes, l’Etat est un monstre et M. Weber de poursuivre l’Etat doit avoir le monopole de la violence légitime », a-t-il soutenu.

Rappelons que c’est depuis la fin de l’année 2020 que Julien Paluku s’était fait régulièrement inscrit à l’Université de Kinshasa.

Il est également titulaire d’un diplôme de graduat obtenu à l’Institut Supérieur de Développement Rural ISDR à Bukavu en 1993 et d’une licence en Santé et Développement Communautaire obtenue à l’Université Libre des Pays des Grands Lacs, Campus de Butembo en 2005, avec distinction, ce qui lui avait valu d’être retenu comme assistant dans cette institution universitaire.

En 2019, le ministre Paluku a obtenu une autre licence en sciences politiques avant de s’inscrire pour la suite de son cursus académique à l’Université de Kinshasa.

Celui que d’aucuns appellent affectueusement ‘‘visionnaire’’ pour ses nombreuses initiatives en appui à la vision du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi Tshilombo, avait également été élevé au titre de « Docteur honoris causa » par l’Université Libre des Pays des Grands lacs de Goma.

ACP/CL

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