Inongo, 20 décembre 2022 (ACP).- Les communautés locales notamment les peuples autochtones pygmées de la province du Mai-Ndombe, sont satisfaites de la reconnaissance de leurs espaces coutumiers par l’exécutif provincial, a appris l’ACP ce mardi, des acteurs de cette communauté.
« Nous sommes satisfaits du geste posé à l’endroit de notre communauté notamment la reconnaissance de nos espaces coutumiers par l’autorité provinciale à travers l’obtention des documents légaux pour la possession de nos propres concessions dans les prochains jours, après avoir passé deux journées durant, pour valider nos plans simples de gestion (PSG) », a déclaré le représentant de la plateforme des autochtones pygmées (LINAPYCO), Louis Bongongo, à l’issue d’un atelier provincial de sensibilisation au processus de la foresterie communautaire tenu du 14 au 15 décembre passé, à Inongo.
« Maintenant nous avons nos propres espaces. Désormais, nous sommes partie prenante et nous sommes représentés dans les organes de gouvernances de la Concession forestière locale (CFL) notamment au niveau des assemblées communautaires, les comités locaux de gestion, les comités de contrôle et de suivi ainsi que dans les comités de sages. Bref, nous participons dans la gestion et occupons des postes de responsabilité dans la gouvernance forestière locale », a-t-il affirmé.
Sensibilisation à la foresterie communautaire
Le chef adjoint du Projet de gestion améliorée des paysages forestiers (PGAPF) sous financement additionnel (FA) du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), Jean Marie Bolika, a fait savoir que cet atelier visait outre la sensibilisation des autorités provinciales et les communautés de Mai-Ndombe à l’importance du processus de la foresterie communautaire, à présenter les avancées significatives du projet FA-FEM.
Selon Jean Marie Bolika, cette sensibilisation voulait notamment servir de levier pour le développement local, assurer la gestion durable des forêts, apporter plus de sécurité juridique aux espaces des communautés et de contribuer à la paix et à la cohésion sociale en milieu rural ainsi que d’améliorer la gouvernance forestière.
« Aujourd’hui, si nous avons une concession forestière opérationnelle et qui permet aux communautés locales d’y prélever le bois d’œuvre et de le vendre, aux fins d’améliorer nos conditions d’existence, c’est un instrument qui combat bel et bien la pauvreté », a fait savoir Jean Marie Bolika.
Pour cet expert, les concessions forestières des communautés locales (CFCL) sécurisées procurent une paix sociale et une cohésion par le fait que les populations seront à l’abri de certains acquéreurs véreux et capables de les exproprier.
« Donc, il y a toute une série d’acquis et des bénéfices par rapport à ce processus qui a fait du succès à travers le monde notamment au Népal, Cameroun et en Tanzanie », a-t- il témoigné.
« La Foresterie communautaires est un processus que nous n’avons pas inventé. Régi et prévu dans le code forestier, ce processus est un instrument contre la pauvreté », a-t-il souligné
Le projet financement additionnel FEM, indique-t-on, accompagne depuis près de 21 mois les communautés locales et autochtones de quatre groupements de Mpenge, la concession de Boototango (Inongo), les concessions de Djoko et Losomba (Kiri) et Nkalontuku (Oshwe) soit un total de 172.000 Ha concédées à raison de 40.000Ha en moyenne.
L’accompagnement des communautés locales (CL) et Peuples autochtones (PAP) demanderesse a connu plusieurs étapes, notamment l’identification des zones d’intérêts, l’accompagnement des Communautés locales et peuples autochtones pour la constitution des dossiers, la cartographie participative, les inventaires multi-ressources jusqu’à la soumission des dossiers auprès des autorités compétentes.
La phase suivante du processus qui va au-delà de la signature des textes par le gouverneur de la province demeure la mise en œuvre des plans simples de gestion ainsi validés.
Cet atelier a réuni les représentants des organes de gouvernance des concessions forestières, le représentant de l’exécutif provincial, les membres du conseil consultatif provincial des forêts, la coordination provinciale de l’environnement, les autres services spécialisés ainsi que les délégués de la société civile locales.
Pour rappel, le projet PGAPF/FEM est porté par la vice-Primature en charge de l’Environnement et développement durable, à travers l’Unité de Coordination du Programme d’Investissement pour la Forêt (UC-PIF).
Il est financé par le FEM (Fonds Mondial pour l’Environnement) dont la Banque mondiale fait office d’Administrateur. Le financement additionnel FEM a pour objectif d’aider à réduire les émissions de carbone avec un accent particulier sur la foresterie gérée par la communauté ; assurer une prise en compte adéquate de la conservation de la biodiversité et accorder une attention particulière au travail avec les Peuples Autochtones dans la gestion de leur propre biodiversité et ressources forestières.
Le PGAPF/FEM vise à compléter les interventions en cours du PIREDD/Mai-Ndombe, avec comme maître d’ouvrage délégué le Consortium FRMi- WWC et avec un accent particulier sur la prise en compte de la gestion de la biodiversité.
ACP/KHM/Thd/MMC