Mbandaka : des chefs traditionnels outillés sur l’importance de la justice coutumière

Mbandaka, 18 février 2024 (ACP).-Des chefs  traditionnels ont été outillés, samedi à Mbandaka  province de l’Equateur au nord-ouest de la République démocratique du Congo, sur l’importance de la justice coutumière et la réforme de la loi de 2013 sur l’organisation et compétence judiciaire, a appris l’ACP au cours d’un atelier de formation.

« La justice coutumière est celle qui applique principalement la coutume et qui est mise en œuvre par les acteurs locaux (chefs coutumiers et notables) avec comme rôle de faire respecter  le droit et la place de l’autorité coutumière dans la résolution pacifique des conflits », a déclaré le chef d’antenne de l’ONG RCN-Justice&démocratie/Équateur, M. Guy Joseph Imbanza, dans son allocution d’ouverture de cet atelier de formation.

Et d’ajouter que : « les anciens, les chefs traditionnels et les conseils de sages jouaient un rôle central dans la résolution des conflits étant donné que  la justice coutumière visait à maintenir l’harmonie et l’équilibre au sein des communautés vu qu’elle existait bien avant la colonisation.

 La justice traditionnelle a existé avant que les colonisateurs n’arrivent en RDC. Depuis l’époque de Léopold 2 en 1885, la justice coutumière existait jusqu’à la réforme de 2013, là où il y a eu la réforme par suppression des tribunaux coutumiers et elle  a veillé donc à ce que la loi soit correctement appliquée car ces systèmes étaient ancrés dans les coutumes et les traditions locales, mettant l’accent sur la médiation, la réconciliation et la réparation».

Il a par ailleurs martelé que « l’homme blanc n’avait pas négligé la justice coutumière mais par contre, par le décret du 15 avril 1926, le législateur colonial reconnait la compétence des tribunaux indigènes»

Pour sa part,  Me Élie Mayeko, assistant projet RCN-Justice& Démocratie, a brossé les points forts, les faiblesses ainsi que les avantages que la population peut bénéficier en supprimant les tribunaux coutumiers et en créant les tribunaux de paix. « Malgré la suppression des tribunaux coutumiers, il s’avère important que les notables prestent comme les juges assesseurs dans les tribunaux de paix (Tripaix) pour apporter leur expertise dans la résolution des affaires coutumières ainsi que des différents conflits y afférents», a-t-il suggéré.

Cet acteur de la justice a initié différentes sessions de formation pour outiller les agents et officiers  de la police judiciaire  afin de collaborer avec les acteurs locaux pour des raisons évidentes.

« Nous mettront également les bouchées doubles pour utiliser les médias en vue de sensibiliser les communautés par rapport à l’importance de la justice étatique et restaurer la confiance de cette dernière qui n’est pas habituée avec la justice formelle», a déclaré M. Charles Mujinga Ntumba, procureur faisant fonction de chef parquet près le Tripaix de Bikoro dans son exposé.

Les participants à cet atelier ont salué l’organisation de ces assises qui les ont aidés à bien maîtriser les différents tribunaux ainsi que les dates de leur création avant d’en appeler RCN-Justice& Démocratie à intensifier les séances de renforcement de capacités en leur faveur.

Signalons que cette activité s’est inscrite dans le cadre du Programme d’appui à la réforme de la justice PARJ2 mise en œuvre par RCN justice démocratie et financé par l’Union Européenne dans la zone d’intervention du territoire de Bikoro. ACP/ C.L.

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