Goma, 14 juillet 2024(ACP).- L’organisation des états généraux pour réfléchir sur les profondes réformes à envisager et une politique de proximité fondée sur l’humanisme, a été recommandée à l’issue d’une réflexion samedi à Goma (Est de la République démocratique du Congo), a appris l’ACP ce dimanche de source administrative.
« Pour une véritable décentralisation, il est bon d’organiser des états généraux pour réfléchir sur des réformes à envisager et une politique de proximité fondée sur l’humanisme mettant l’homme au centre de tout », a recommandé, M. Alexis Ndahihoranye, chef de la division urbaine unique, représentant le maire de Goma. C’était après avoir peint un tableau sombre de la situation sécuritaire de la ville chef-lieu de la province du Nord-Kivu en particulier et de la province toute entière, sujet qu’il a développé au cours de ces assises organisée par l’Union sacrée de la Nation au Nord-Kivu.
Et d’expliquer : « Goma, ville à quatre million d’habitants, est devenue la cité de refuge des déplacés des guerres. Ces derniers lors de leurs fuites, les bandits qui troublaient la quiétude de la population dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, se sont déversés à Goma. A cela s’ajoute une panoplie de facteurs favorisant l’insécurité ».
Parmi ces facteurs, l’envoyé du chef de l’exécutif urbain, le commissaire supérieur Faustin Kapend a, notamment, fait mention de la circulation des armes et leur contrôle faible, le vagabondage de certains éléments indisciplinés qui se recrutent parmi les Fardc, la PNC, et même certains Wazalendo.
Pour Alexis Ndahihoranye, le foisonnement de marchés des objets de seconde main parfois volés, l’impunité, la porosité des frontières, la prolifération des maisons de tolérance, sont des facteurs favorisant l’insécurité.
Cependant, a-t-il fait observé, l’autorité urbaine ne ménage aucun effort pour mettre fin à cette insécurité, à travers les différentes opérations de bouclage produisant des résultats palpables, et conduisant à l’arrestation des bandits armés avec des effets militaires.
Ces derniers sont mis régulièrement à la disposition de la justice pour qu’ils répondent de leurs actes devant leurs juges naturels, selon le cas.
Pour sa part, Olivier Baseme, coordonnateur intérimaire de l’Union sacrée pour la Nation au Nord-Kivu, a fait observer que « l’insécurité à Goma est l’œuvre des ennemis de la paix et du développement, et non entretenue par les autorités, comme pensent les gens de mauvaise foi ».
« Nous demandons à la population de ne pas céder aux manipulations de l’ennemi », a-t-il exhorté.
Mme Justine Mapendo Nguvu, une participante à cette session de réflexion, a indiqué avoir retenu de cette journée de réflexion qu’il faut la volonté individuelle de tout un chacun et une police de proximité, pour en finir avec l’insécurité qui n’a que trop durer.
La conférence de l’Union sacrée de la Nation au Nord-Kivu, avait pour thème « réflexion sur la situation sécuritaire et son impact sur le social, vivres, eau, électricité, transport, hygiène et assainissement, éducation, de la population de la province du Nord-Kivu ».
Elle a réuni l’autorité urbaine, certains chefs d’entreprises publiques, autorité coutumière, et des leaders d’opinion.
Elle a eu pour objectif d’outiller les membres, qui sont des leaders d’opinion de l’Union sacrée de la nation afin qu’à leur tour puissent retourner à la population pour faire part de la vraie version de fait, car le vide ou la rumeur sont souvent exploités par l’ennemi ou par de mauvais citoyens, en vue d’agiter la population inutilement.
ACP/C.L.