Goma, 31 octobre 2022 (ACP).- Les jeunes filles élèves et membres des clubs scolaires des quelques écoles de la ville de Goma, ont remis, vendredi dernier, une note de plaidoyer pour le changement des pratiques néfastes discriminatoires à l’égard des femmes et jeunes filles en province du Nord-Kivu à l’autorité coutumière du territoire de Nyiragongo, Lebon Bakungu Bigaruka.
«La RDC a adhéré, par la ratification et la promulgation, à plusieurs instruments juridiques internationaux, régionaux et sous régionaux, qui sont des conventions aux droits de l’enfant qui stipule que « tous les enfants doivent avoir les mêmes chances de survivre, de grandir et de s’épanouir pleinement sans être victime de discrimination ou d’exclusion», ont affirmé ces jeunes filles élèves membres des clubs scolaires de l’Institut Mont Goma, Mikeno, Ndahura, Mavuno, Saint Simon et CS Maman Sophie, qui prennent une part active au projet de lutte contre les violences sexuelles en milieux scolaires.
Elles disent que certaines pratiques traditionnelles néfastes continuent jusqu’au 21ème siècle à enfreindre tout un arsenal juridique important dont le pays dispose, spécialement la lutte contre toutes les formes discriminatoires faites à la femme et à l’enfant.
Dans leurs revendications, ces jeunes filles élèves demandent à l’autorité coutumière du territoire de Nyiragongo, la mise en application des dispositions légales contenues dans les différents instruments juridiques protégeant la femme et la jeune fille, et de veiller dans son entité, sur les mariages précoce et forcé de la jeune fille dont certaines familles autorisent en complicité avec l’autorité, le droit d’accès à la terre et enfin les droits d’héritage familial, car le code de la famille accorde les mêmes chances aux enfants filles et garçons.
«Des filles sont mariées jeunes en falsifiant même les dates de naissance par certains parents en cherchant à fuir pour certaines la pauvreté de leur famille et sont considérées comme un poids pour la famille. Elles travaillent dans les champs mais elles n’ont pas de pouvoir de décision non seulement sur les revenus des champs mais aussi dans leurs foyers», ont-elles déploré, alors qu’elles ont aussi des qualités qui peuvent apporter des changements auquel aspire le monde entier et indispensables dans l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD).
Elles sollicitent ainsi, l’implication du chef coutumier Lebon pour le changement de ces pratiques traditionnelles néfastes encore d’usage, et qui freinent l’éducation ainsi que l’épanouissement de la femme et jeune fille dans certaines entités coutumières.
Les filles recommandent, enfin, à l’autorité coutumière, acteur principal qui puisse faire changer cette situation décriée, d’intégrer dans son plan de travail, les activités de vulgarisation des différents instruments juridiques ; de responsabiliser des conseillers composés des hommes et femmes à accompagner les familles dans la gestion des dossiers de mariage, d’héritage et d’accès à la terre ; et enfin de mobiliser les autres chefs coutumiers à bannir dans leurs milieux respectifs ces pratiques néfastes et discriminatoires.
Signalons que c’est Mme Anny Pengele, point focal du Fonds pour les Femmes Congolaises (FFC), qui a organisé à la Maison de la Femme, cette activité grâce au financement de Fonds spécial des Nations Unies pour l’élimination de toutes les discriminations à l’égard de la femme et fille, dans le cadre du projet de lutte contre les violences sexuelles en milieux scolaires.
ACP/ODM/JFM/LYS