Uvira, 15 septembre 2023 (ACP).- Le projet Initiative pilote d’appui au Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS) en faveur de la réinsertion des ex-combattants dans les zones prioritaires dans l’Est de la République démocratique du Congo, a été lancé, jeudi à Uvira par le Ministre provincial de l’Intérieur, a constaté l’ACP.
« Au nom du gouverneur de province que je représente ici, je rends les vibrants hommages au président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo pour qui, la cérémonie de ce jour traduit la volonté de rétablir la paix en RDC plus particulièrement à l’Est du pays. Lors de sa prise de pouvoir, il a promis aux congolais le retour de la paix, de la sécurité, de la stabilité et de la relance du développement économique et social à l’est du pays et sur toute l’étendue du territoire national en général » a dit le Ministre provincial de l’Intérieur, décentralisation et affaires coutumières, Albert Labani Musambya.
Et de poursuivre « Dans la province du Sud-Kivu, une mission de consultation a été menée par l’Organisation internationale des migrations (OIM) et le P-DDRCS pour identifier les besoins des communautés afin de bien orienter les actions de ce projet pilote. Ce projet s’effectuera dans les zones prioritaires d’Uvira, pour la première phase, concerne les travaux de haute intensité de la main d’œuvre (HIMO) qui réhabilitera une route de desserte agricole, axe Kashatu-Katobo, d’une longueur de 35Km dans la chefferie de Bafuliiru et sera bénéfique aux 500 ex-combattants, 300 femmes vulnérables et 200 jeunes à risque », soulignant que ce projet est donc inclusif, car, a-t-il noté, comprend 50% d’ex-combattants, 30% des femmes vulnérables et 20% des jeunes à risque.
« J’exhorte les personnes sélectionnées de travailler assidument pour la mise en œuvre de ce projet pilote mais aussi aux autorités d’en assurer le suivis et à l’ensemble de la population de s’en approprier et de dénoncer toute situation pouvant perturber son court normal en ayant en esprit que la réussite de ce projet permettra d’en financer d’autres » a-t-il conclu.
Pour sa part, l’Administrateur du territoire d’Uvira, Jean de Dieu Mabiswa Selemani, a exprimé sa joie de recevoir ses hôtes dans sa juridiction pour le lancement de ce projet qui va encadrer les jeunes.
« La matérialisation de ce projet était longtemps attendu par population, car, il permettra la réinsertion sociaux économique des bénéficiaires ex-combattants, femmes vulnérables et jeunes à risque, laquelle se réalisera sous forme des travaux HIMO afin d’appuyer un grand nombre des jeunes à risque pour réduire ainsi le tau d’enrôlement des jeunes au sein des groupes armés mais aussi la réinsertion de ceux qui désirent rejoindre la vie civile après le processus de désarmement et démobilisation » a-t-il indiqué.
« C’est avec une grande joie que la chefferie de Bafuliiru à travers ma personne tient à vous souhaiter la bienvenue tout en vous remerciant et vous félicitant d’avoir organisé cette activité dans notre entité. La chefferie de Bafuliiru est très reconnaissante du souci qu’a le Président de la République, Chef de l’Etat pour lutter contre l’insécurité à l’Est du pays et avoir choisi le territoire d’Uvira pour bénéficier de la phase1 de ce projet. Ce programme a une importance très capital pour le bien être de la population dans la restauration de la paix et sécurité dans les entités respectives » a fait savoir le Chef de la chefferie Fuliiru, sa majesté le mwami Adam3 Kalingishi
La chefferie que je dirige, a-t-il dit, garantie l’accompagnement du programme pour attendre son objectif, car, explique-t-il, son atterrissage dans l’entité c’est pour le bien-être social de la communauté.
L’apport des partenaires (l’OIM et la MONUSCO)
« Ce programme de 6 millions de dollars américains, exécuté par l’OIM, a été financé par les fonds de cohérence pour la stabilisation en raison de 2 millions par province (Nord-Kivu, Ituri et Sud-Kivu) et repose sur 5 piliers) à savoir la résolution des conflits et la cohésion social, la restauration de l’autorité de l’état et la sécurité, le relèvement communautaire, économique et réintégration sociale, la stabilisation et le développement économique et social mais aussi la communication et la sensibilisation pour la paix » a indiqué le représentant du chef de mission de l’OIM-RDC, Cyriaque Ntirandekura.
Et d’ajouter « l’appui de l’OIM au p-DDRCS est destiné à promouvoir une approche de réintégration centrée et dirigée par les communautés locales tout en s’attaquant aux causes profondes du conflit à travers une approche globale axée sur la gouvernance et relèvement communautaire suivant le principe avec la communauté, dans la communauté et pour la communauté tout en promouvant une meilleure persistance pacifique et la prévention de la violence sociale ».
La Cheffe de bureau de la MONUSCO Sud-Kivu et Maniema, Cecilia Piazza a, par ailleurs, signalé que « cette première phase qui aura une durée de 9 mois vise à créer des gains tangibles et immédiats tout en assurant une forte mobilisation et l’engagement des membres des communautés ciblées et identifier les priorités pour la cohésion sociale. La deuxième phase à moyen terme d’une durée de 15 à 21 mois permettra d’approfondir les acquis de la phase une du projet et de mettre en œuvre des solutions concrètes aux causes profondes des conflits tout en renforçant la cohésion sociale ».
« Au-delà de deux projets complémentaires financés par le fonds de cohérence pour la stabilisation, la MONUSCO fournis également un appui technique nécessaire à la mise en œuvre du mandat de P-DDRCS à travers notamment le programme DDR enfant appuyé par la section DDR de la MONUSCO ainsi que par les officiers de la protection pour les enfants » a-elle-noté, avant de laisser entendre que leur section DDR apporte également un appui technique et logistique au processus de désarmement et de démobilisation en collaboration avec les entités étatiques.
Projet pour réduire le risque de mobilisation des groupes armés
La Coordinatrice provinciale du Sud-Kivu du P-DDRCS, Grace Ngabo a souligné que, « l’Etat congolais appuyé par certains partenaires de mis en œuvre met en œuvre des solutions concrètes et durables pour la transformation des conflits violents, facilitation de la réinsertion des anciens membres des groupes armés, des personnes associées aux groupes armés mais aussi des personnes vulnérables et promeuvent une culture de paix, réduisant ainsi le risque de mobilisation des groupes armés et contribuent à la pacification des zones affectées par les conflits violents ».
Les soucis d’assurer la mise en œuvre du programme et la vulgarisation des stratégies nationales, en vue d’approprier plusieurs missions des stabilisations ont été effectuées et le résultat à ce jour dresse une statistique de plus de 880 ex-combattants déjà rendus, l’identification de 1.088 présumés enfants associés aux forces des groupes armés dont 866 ont été certifiés et retirés et pris en charge par des structures partenaires de protection de l’enfant.
« La cérémonie de ce jour marque l’aboutissement d’une heureuse consultation communautaire que nous avons menée avec notre partenaire OIM afin de mieux orienter la mise en œuvre du projet devant réhabiliter le tronçon routier allant de 42Km et des grandes importances aussi bien communautaire que socio-économique initialement prévu pour encadrer 2000 bénéficiaires. Ces travaux à haute intensité des mains d’œuvre lancés, aura le mérite d’encadrer dans un premier temps 1.000 bénéficiaires dont 500 ex-combattants, 300 femmes vulnérables et 200 jeunes à risque » a-t-elle conclu. ACP/Kayu