Uvira, 27 mars 2025 (ACP). – Les conflits intercommunautaires entre les tribus Bavira et Bafuliiru n’ont pas existé à Uvira, une ville du Sud-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, a relevé jeudi, un leader Fuliiru, au cours d’un entretien avec l’ACP.
« Les conflits intercommunautaires entre les Bavira et Bafuliiru n’a jamais existé bien que ça se dit ça et là. Personne n’est envoyée par sa communauté pour aller attaquer quelqu’un d’autre au nom de sa tribu », a déclaré Yves Malipo Kabiona, président du conseil d’administration (PCA) de la Solidarité des jeunes Fuliiru mondiale (SOJEF-M).
« Il peut y avoir un conflit qui oppose deux personnes de différentes tribus mais cela ne fait pas directement un conflit interethnique, parce que dans une société le conflit est normal ; l’opposition d’opinion peut être un moteur du changement et de développement », a-t-il ajouté.
« Nous avons deux sortes d’acteurs qui sont en train d’amplifier cette situation. D’un côté les acteurs de la société civile qui sont entrain de courir derrière le financement et justifient leurs projets en montrant qu’il y a un conflit intercommunautaire entre les deux tribus. De l’autre côté, des politiciens à mal de positionnement, des gens qui n’ont pas de bilan à présenter à la population, s’enferment derrière les discours ethniques pour pouvoir s’attirer la sympathie d’une partie de la population mais en réalité ces conflits intercommunautaires n’existent pas à Uvira », a-t-il ajouté.
Appel à ne plus financer les projets de cohésion sociale à Uvira
Par ailleurs, le Président du conseil d’administration de la Solidarité des jeunes Fuliiru mondiale (SOJEF-M), Yves Malipo, a lancé un appel aux donateurs internationaux d’arrêter de financer des projets de cohésion sociale à Uvira, car, financer ces projets c’est financer indirectement les discours de haine dans le milieu.
« Les donateurs qui sont entrain de financer les projets de cohésion sociale, ce sont eux qui sont entrain de financer les discours de haine et l’accélération des conflits parce qu’ils sont entrain de financer les gens qui sont en train d’alimenter le compte conflit « a-t-il soutenu.
A l’en croire, les bailleurs de fonds financent des projets en vertu d’une philosophie qu’il existe un conflit intercommunautaire et au même moment ils sont entrain de contribuer à amplifier les discours tribaux.
« Les gens pour justifier leurs projets doivent montrer qu’il y a un conflit, un problème, que ça brûle et si on ne fait rien il risquerait d’avoir un bain de sang. Mais tout ça n’a pas de sens et ça n’existe pas « , a-t-il souligné.
Yves Malipo a, enfin, appelé la population d’Uvira, toutes les tribus confondues, de vivre en paix et de s’aimer les uns les autres, de ne pas accepter que les politiciens viennent opposer les uns aux autres mais également de ne pas servir de marchepied aux sociétés civiles, à certaines organisations des droits humains et Associations sans but lucratif (asbl) qui sont entrain de courir derrière les financements en opposant les uns aux autres.
ACP/JF