Matadi, 03 mai 2025 (ACP).- Le monde entier a célébré, ce samedi 3 mai, la journée mondiale de la liberté de la presse, qui marque un moment de réflexion sur les principes fondamentaux de cette liberté, d’évaluation de son état dans le monde, et de défense des journalistes face aux atteintes à leur indépendance. À cette occasion, l’Agence Congolaise de Presse (ACP) a abordé le Chef de division provinciale de la communication et des médias du Kongo Central, M. Jean-Marie Batomene, pour recueillir ses impressions sur la situation de la presse dans cette province du Sud-Ouest de la République démocratique du Congo.
Question 1 : Monsieur Jean-Marie Batomene, vous êtes le chef de division provinciale de la communication et des médias du Kongo Central. Quel regard portez-vous sur l’état actuel de la liberté de la presse dans cette province, en tenant compte des réalités du terrain ?
Jean-Marie Batomene : «La liberté de la presse fonctionne sous réserve du respect des lois, de l’ordre public, des droits d’autrui et des bonnes mœurs. Mais actuellement, dans le Kongo Central, nous observons une multiplication des organes de presse et des journalistes, y compris ceux qui n’ont pas la qualité requise pour exercer. N’importe qui se permet de dire n’importe quoi, surtout avec la prolifération des médias sociaux et des pages en ligne diffusant des informations parfois sans respect de l’éthique. Cela constitue un grand danger, car ces plateformes échappent souvent à tout contrôle. Au sujet des arrestations, néanmoins, l’attitude du gouvernement provincial actuel, qui, contrairement aux précédents, n’a procédé à aucune arrestation de journalistes, témoigne d’un climat favorable à l’exercice de la liberté de la presse. Cela signifie que les journalistes font bien leur travail».
Question 2 : La liberté de la presse implique aussi une grande responsabilité. Qu’attendez-vous concrètement des journalistes et médias du Kongo Central en matière d’éthique et de déontologie professionnelle ?
JMB : «L’éthique et la déontologie étaient autrefois du ressort du ministère en charge de la communication. Aujourd’hui, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) régule ces aspects, en collaboration avec l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), qui veille sur la personne du journaliste. En cas de dérapage, ces deux institutions sont habilitées à sanctionner. Pour les médias non conformes, qu’ils soient audiovisuels, écrits ou en ligne, c’est le ministère des médias qui s’en occupe.
La liberté de la presse n’est pas le libertinage, là où votre liberté s’arrête c’est là où les droits des autres commencent. Quand vous injuriez, vous portez atteinte aux droits d’autrui et aux bonnes mœurs.
Il est important que les professionnels des médias continuent à exercer leur métier dans le respect des principes éthiques et déontologiques».
Question 3 : Monsieur le chef de division, à l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, quel message souhaitez-vous adresser aux professionnels des médias du Kongo Central ?
JMB : «Le message à adresser aux journalistes du Kongo Central c’est celui de leur demander de bien faire leur travail. Respectez les autorités et les lois qui les régissent. Si vous informez très bien, vous faites bien votre travail, vous adressez bien vos opinions, vous défendez bien vos sentiments, personne ne va vous enfreindre à faire votre travail. Mais si vous faites le contraire de ce que dit la loi, l’État se verra dans l’obligation d’intervenir». ACP/C.L.