Kisangani, 30 avril (ACP).- Le gouvernement de la République a été appelé, mercredi, à l’occasion de la journée du 30 avril dédié à la fête de l’Enseignement, par le secrétariat provincial de l’organisation non gouvernementale Young Men Action for Éducation (YMAE ONG), pour la province de la Tshopo , au nord-est de la République démocratique du Congo, à opérer les reformes dans le domaine de l’éducation, pour faire de l’école un levier pour le développement durable, a constaté l’ACP.
« Il paraît urgent de repenser la vocation et la pertinence de nos écoles et universités. Les institutions éducatives congolaises n’ont plus d’impact sur les réalités socio-économiques du pays. Leur incapacité à former une jeunesse apte à répondre aux besoins du marché du travail nourrit le chômage et la pauvreté. Trop souvent, les formations délivrées peinent à répondre aux besoins concrets de notre pays. Le constat que nous dégageons aujourd’hui dénote d’un système basé sur des programmes théoriques déconnectés des réalités locales. Il s’agit d’un appel à recentrer l’éducation sur des compétences pratiques et utiles, afin de lutter contre le sous-emploi des diplômés », a déclaré François Maindi, secrétaire provincial de l’YMAE ONG partenaire éducatif de l’État congolais.
Selon lui, cette question rhétorique met en doute l’efficacité du système éducatif actuel. Elle pousse à une réflexion nationale sur l’utilité de l’école congolaise dans l’émergence économique et la cohésion sociale, avant de spécifier son intervention à la crise de l’emploi et à l’inadéquation formation-emploi.
De ce fait, le responsable provincial de l’ONG YMAE a proposé une conversion partielle des structures académiques vers des centres techniques et artisanaux. Une réforme structurelle qu’il juge indispensable.
« Notre système éducatif actuel contribue-t-il réellement au développement socio-économique de la RDC ? N’y aurait-il pas lieu de transformer les structures d’enseignement en centres de formation professionnelle ? La formation professionnelle doit devenir un pilier central […] pour réduire la pauvreté. Il est temps d’engager un dialogue national, inclusif et sincère», a déclaré le coordonnateur de l’ONG YME pour la province de la Tshopo.
Et d’ajouter : « L’éducation orientée vers les métiers est présentée comme une voie efficace pour l’autonomisation des jeunes. Elle renforcerait leur employabilité et stimulerait l’entrepreneuriat local, gage d’un développement endogène durable. La transformation du système éducatif nécessite une concertation nationale entre les acteurs publics, privés et communautaires ».
D’après François Maindi, seule une réforme participative peut aboutir à une école équitable, inclusive et orientée vers l’innovation.
Notons que l’ONG YMAE plaide pour un système éducatif rénové, qui valorise les compétences pratiques, l’entrepreneuriat et l’innovation pour un développement durable. ACP/UKB