Isangi, 23 avril2023 (ACP).- Le village Ifiti situé à moins d’un kilomètre d’Isangi centre, dans le territoire portant le même nom, dans la province de la Tshopo, en République démocratique du Congo, est complètement submergé par les eaux de la rivière Lomami.
« C’est depuis le mois de décembre jusqu’à ce jour que nous sommes submergés par les inondations. Nous éprouvons beaucoup de difficultés pour vivre. Nous sommes frappés par la faim parce qu’il n’y a pas moyen pour qu’on se déplace », a expliqué samedi à l’ACP le chef du village Paul Toleka, au cours d’une interview accordée.
Et de renchérir : « nos enfants ne vont plus à l’école, les mamans ne vont plus au champ et au marché à cause des inondations qui ont englouti la route. Nous sommes attaqués par des moustiques et autres insectes dangereux, les bébés qui allaitent en souffrent beaucoup ».
De son côté, le coordonnateur de la Nouvelle société civile congolaise (NSCC/Isangi), Adonis Mobey Boumo qui s’est rendu samedi dans ce village, rapporte que les agriculteurs sont obligés de payer chaque jour la pirogue aller-retour pour aller vendre leurs produits à Isangi centre à cause des inondations qui ont engloutie la route principale qui mène d’Isangi vers la société Busira Lomami.
« Sur cette route principale déjà submergée, les agriculteurs de la chefferie Kombe sont obligés de prendre les pirogues pour évacuer les denrées alimentaires vers le centre de consommation à Isangi. C’est ce qui a occasionné la hausse des prix sur les marchés à Isangi », a rapporté Adonis Mobey.
Plusieurs autres villages victimes de cette catastrophe naturelle
M. Adonis Mobey Boumo renseigne, enfin, que plusieurs autres villages sont victimes de ces inondations. Il cite notamment le village Yambati et autres localités en amont de la rivière Lomami. A cela s’ajoute, les villages en aval du fleuve Congo qui sont inondés. Il s’agit notamment de Yalikina, Yahongoa, Yanjali, Yayilondo ainsi que de l’autre côté de la rive en allant vers Kisangani où les villages Yaekela et Yangolole sont aussi engloutis.
« … Et lorsque les maisons vont s’écrouler sur nous et nos enfants, l’Etat viendra avec ces enquêtes après la mort des personnes, alors qu’il y a encore le temps de sauver des vies humaines », s’est plaint Mme Nadine.
« Nous sommes exposés à beaucoup des maladies par manque des moustiquaires, nous ne bénéficions de rien. Fais-nous grâce de nous venir en aide, car nous sommes vos compatriotes. Songez à nous, nous n’allez pas y croire de la manière dont nous vivons ici», a alerté pour sa part Mme Thethé.
En fin, le coordonnateur de la NSCC/Isangi émet le souhait de voir les autorités compétentes et des organisations humanitaires intervenir de la manière la plus urgente à cette situation qui, depuis longtemps, fait souffrir cette population.
ACP/CL