Kinshasa, 26 mars 2023 (ACP).-La tarification anarchique de la course en moto- taxi sur les artères de la ville de Kinshasa, en République démocratique du Congo, est imposée aux usagers, a constaté l’ACP.
« Il faut que l’hôtel de ville de Kinshasa fixe les prix pour les courses sur les motos-taxis comme il l’a fait avec les bus et taxis bus. On ne peut pas comprendre que sur un même petit trajet où un taximan demande 500 (cinq cent) ou 1.000 (mille) francs congolais (FC), le motocycliste puisse demander le triple et même le quadruple. Ce n’est pas normal », s’est plaint Nathan Esenge, un jeune garçon rencontré sur la place dite « Moaelart », dans la commune de Bandalungwa, à Kinshasa, qui était obligé de faire l’essentiel de ses courses quotidiennes à moto, mais qui a dû renoncer.
Ce regret est aussi celui du plombier, Gauthier Pambu, habitant du quartier Mbandaka, dans la commune de Bumbu, à Kinshasa.
« J’aime beaucoup me déplacer avec la moto parce que c’est une intervention rapide face aux embouteillages sur les routes de Kinshasa. Mais il faut avouer que les conducteurs des motos-taxis exagèrent. Ils ont une tarification qui dépasse parfois tout entendement. Surtout quand il pleut, on peut facilement vous imposer de payer 3.000 (trois mille), voir 5.000 (cinq mille) FC pour une distance où l’on paye d’ordinaire 2.000 (deux mille) FC », a-t-il affirmé.
En réaction aux critiques et plaintes émises par des Kinois, les motocyclistes affirment que le déplacement sur une moto est plus avantageux.
« Nous transportons les clients plus rapidement que les bus et les voitures. Nous avons la facilité de passer par les petites routes inaccessibles en voiture. Avec nous, les passagers ont l’assurance d’être déposés là où ils désirent. Ce qui n’est pas le cas avec les chauffeurs de bus. Nous ne pratiquons pas non plus le demi-terrain même s’il y a embouteillage », s’est expliqué le motard Adelard Nginamawu.
Quant à Michel Onoya, il estime qu’il y a plusieurs raisons qui expliquent le prix que les passagers trouvent exagéré.
« Notre travail comporte trop de risques. Nous augmentons les prix consécutivement aux multiples dangers que nous encourront sur la chaussée. Plusieurs d’entre nous ont perdu la vie ».
Répondant à la question de savoir pourquoi le dernier arrêté du gouverneur portant nouvelle tarification de transport en commun à Kinshasa, n’est pas appliqué pour les motocyclistes, un agent de la division urbaine de transport, qui a requis l’anonymat, a affirmé qu’il n’existe pas encore un prix officiellement fixé pour les courses sur les motos-taxis.
« C’est un secteur qu’on est en train de réglementer petit à petit. Notre premier souci, c’était d’abord l’identification de toutes les motos qui circulent dans la ville de Kinshasa. C’est un travail qui continue. Aujourd’hui presque toutes les motos qui font le taxi ont une plaque d’immatriculation. Il faut nous laisser le temps, nous finiront par résoudre ce problème », a-t-il fait savoir. ACP/KHM