Kinshasa, 23 octobre 2022(ACP).- 56% des personnes souffrant d’épilepsie ne sont pas soignées dans le monde, a indiqué samedi le Dr Jean-Marie Kashama du département de neurologie au Centre neuro-psychothérapeutique (CNPP) de l’Université de Kinshasa (UNIKIN).
Le Dr Jean-Marie Kashama l’a dit lors de son intervention à la conférence organisée à l’auditorium de l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) par l’Asbl « SantéQuiz », autour du thème « Épilepsie : état des lieux, statistique, prise en charge et nouvelles recommandations, quid sur la santé mentale ».
« L’épilepsie n’est pas une maladie associée aux causes surnaturelles (comme la sorcellerie), mais c’est plutôt une maladie d’origine neurologique avec altération électrique », a-t-il dit.
Il a fait savoir que cette maladie touche plus de 50 millions de personnes dans le monde, parmi eux 80% vivent dans les pays à revenus faibles et intermédiaires. D’après lui, plusieurs facteurs de risque peuvent occasionnés cette maladie, notamment les infections, les traumatismes crâniens, les conflits armés, la pauvreté, etc.
De son côté, le Pr Dr Daniel Okitundu, ayant exposé sur le sous-thème : « Epilepsie et comorbidités », a indiqué que les épileptiques sont confrontés à d’autres maladies pouvant poser un problème dans le diagnostic, le traitement et l’aggravation du pronostic de la maladie.
« Lorsque les crises d’épilepsie persistent malgré le traitement, il est important pour le médecin traitant de soigner les comorbidités, c’est-à-dire, d’autres maladies qui surviennent pendant la période de crises épileptiques, en collaboration avec d’autres spécialistes dont les pédiatres, les gynécologie, etc », a-t-il dit.
Le Pr Dr Okitundu a fait savoir que pour être déclaré guéri de cette maladie, il faut qu’il ait absence de crises épileptiques pendant 5 ans de traitement et 5 ans d’après traitement.
Un environnement malsain peut exposer le cerveau à des perturbations
Par ailleurs, le Dr Guy Bumoko du département de neurologie à l’Université de Kinshasa (UNIKIN) est, à son tour, intervenu sur « La santé cérébrale et notre environnement ».
« A ce jour, la population vit dans un environnement très malsain, ceci expose le cerveau à des perturbations, qui à la longue, aboutiront aux maladies neurologiques et psychiatriques », a-t-il affirmé.
D’après lui, il est important de prendre soin de l’environnement interne et externe, car ce dernier a un impact crucial sur la santé mentale et la santé cérébrale (du cerveau) de la population.
Pour avoir une bonne santé mentale, il a recommandé une alimentation équilibrée, d’exercer le cerveau à la lecture ou à la résolution des exercices, d’éviter le stress, les bruits, les mauvais odeurs, la fumée.
Le Dr Bumoko a, par ailleurs, appelé la population à bien prendre soin de sa flore intestinale. En effet, les bactéries des intestins, dans des conditions défavorables, peuvent provoquer les inflammations au niveau du cerveau et causer beaucoup des maladies, telles que celles neuro dégénératives (parkinson, Alzheimer, et autres).
Le coordonnateur de l’ASBL « SantéQuiz » Bienvenu Ileka a, quant à lui, rappelé que cette conférence est organisée dans le cadre du séminaire scientifique dénommé « Le bon sens » en mémoire du feu Pr Dr François Lepira. Elle a pour objectif de sensibiliser la population à la santé mentale et cérébrale, ainsi que d’offrir une formation continue à travers le renforcement de capacités des personnels médicaux.
ACP/KHM/MMC/NMM