Kinshasa, 27 octobre 2023 (ACP).- La population de la République démocratique du Congo est appelée, jeudi à Kinshasa au cours d’une conférence de sensibilisation, au dépistage volontaire de cancer du sein avant l’apparition des signes, pour bénéficier d’une prise en charge précoce qui augmente les chances de guérison.
« J’appelle la population congolaise au dépistage volontaire de cancer du sein avant l’apparition des symptômes, pour bénéficier d’une prise en charge précoce afin d’augmenter les chances de guérison.
Cet appel concerne toutes les femmes et les hommes en partie (1% de la population) », a déclaré le Pr. Dr. Stanislas Sulu, gynécologue-obstétricien.
« Lorsqu’une boule apparaît dans le sein, sachez-le qu’il y existe depuis dix ans. Le dépistage volontaire (à partir de plus de 20 ans) consiste à faire le contrôle médical du sein pour déceler l’existence ou la non-existence des nodules ou autres signes pouvant conduire au cancer du sein », a-t-il poursuivi.
A en croire ce médecin, cette conférence s’est appesantie sur l’état des lieux et perspectives des avancées dans la prévention, le diagnostic et le traitement de cancer du sein. Elle a favorisé les échanges entre les professionnels de la santé des différentes disciplines, dans le but de sensibiliser la population à l’existence de cette maladie, sa prévention ainsi que les avantages du dépistage.
Le cancer du sein, première cause de décès par cancer chez la femme
Selon le Dr Sulu, le cancer du sein et du col de l’utérus constituent la première cause de décès par cancer chez la femme, pourtant ils sont évitables. De son côté, le Dr François Mbuyu Fiata, médecin directeur général de l’hôpital militaire Camp Tshatshi, a laissé entendre que tout le monde est appelé à sensibiliser par rapport au risque réel de cancer du sein, car la prévention est le meilleur traitement.
« J’appelle tout le monde à parler de cancer du sein dans son entourage et les femmes particulièrement, à se faire dépister dans notre hôpital, qui a été construit non seulement pour les militaires, mais aussi pour toute la population », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Son initiateur le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a voulu que la population congolaise accède aux soins des qualités, à un coût très abordable. Avec son équipement de point, cette formation médicale épargne nos compatriotes des évacuations sanitaires onéreuses à l’étranger ».
Le cancer du sein est évitable chez neufs femmes sur dix
Par ailleurs, le Dr Gertrude Luyeye, présidente de l’ONG Regard pour un sein sain (REPOS) et radiologue, a indiqué que neuf femmes sur dix peuvent échapper à la mort liée au cancer du sein, grâce au dépistage et à la réduction des facteurs de risques modifiables comme le respect de l’hygiène de vie. « À ce jour, seulement 22% de la population est informé sur le cancer du sein. Raison pour laquelle nous devons intensifier la sensibilisation à la prévention de la maladie dans les provinces, jusque dans les villages en ciblant les intellectuels et les illettrés en les conseillant à ne pas recourir à la médecine traditionnelle », a-t-elle préconisé.
« Nous recommandons également les médecins travaillant en province, de transférer les cas suspects des cancers à Kinshasa, pour la prise en charge pluridisciplinaire », a-t-elle ajouté. Grâce à l’effort du gouvernement via ses partenaires notamment Roche, une firme Suisse à l’avant-garde de la recherche et du développement de produits pharmaceutiques et diagnostiques, le traitement de tous les cancers est désormais gratuit en RDC, a annoncé le Dr luyeye.
« Ce traitement inclus le diagnostic, les examens et la prise en charge ou la disponibilité des médicaments », a-t-elle précisé. Ce médecin radiologue a fait savoir que le traitement gratuit des cancers se fait dans quelques hôpitaux de Kinshasa entre autres, le CMK, le Centre Nganda, la clinique Ngaliema, l’hôpital de la police etc. La présidente de l’ONG REPOS, a expliqué que son association sensibilise annuellement les femmes à la prévention en organisant le dépistage gratuit des cancers du sein et du col de l’utérus.
« Nous allons dans les églises, les écoles, dans les milieux où il y a plus des femmes pour passer le message sur les cancers gynécologiques. Pour les femmes amputées du sein, je leur appelle à garder le sourire car il est possible de faire une reconstitution mammaire c’est- à -dire créer un sein juste pour l’esthétique et non pour la production du lait » a dit le Dr Luyeye. Le cancer du sein se manifeste, entre autres par une masse, une douleur, une rétractation mammaire, un écoulement du sein, un changement de forme en peau d’orange etc.
Cette conférence est organisée dans le cadre d’octobre rose, mois dédié à la sensibilisation aux cancers du sein et du col.
ACP/