Kinshasa, 12 novembre 2024 (ACP).- L’ajustement des produits intérieurs bruts (PIB) des pays africains a été évoqué comme solution pour mieux refléter les actifs naturels, par le président de la Banque africaine de développement (BAD), lors de la Cop29 qui se tient à Bakou, capitale de l’’Azerbaïdjan, a appris mardi l’ACP d’un communiqué.
« Ajuster les PIB des pays africains afin de mieux refléter les actifs naturels tels que les forêts et les puits de carbone pourrait révéler un produit intérieur brut considérablement plus élevé, mettant en lumière les contributions environnementales du continent », a déclaré Adesina Akinwumi, président de la BAD.
Selon des estimations préliminaires de la BAD, l’ajustement pour la séquestration du carbone aurait pu augmenter le PIB nominal de l’Afrique de 66,1 milliards de dollars en 2022, soit une hausse de 2,2 %. Six pays du bassin du Congo (Cameroun, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République du Congo, Guinée équatoriale et Gabon) auraient constitué près de 64 % de cette augmentation.
« Cela signifie que les pays peuvent bénéficier d’une plus grande marge de manœuvre pour obtenir davantage des financements et investir dans l’écologisation de leurs économies. Une telle démarche est cruciale pour récalibrer la viabilité de la dette de l’Afrique », a souligné M. Adesina.
Il a également insisté sur l’importance de présenter les résultats du sommet des Chefs d’État à la COP avant le prochain sommet de l’Union africaine. Les pays participants ont exprimé un soutien indéfectible à cette initiative, avec la République du Congo et le Kenya en tête des champions.
Dans le cadre de la Cop29, le président de la BAD a laissé entendre que ce sommet est une plateforme pour les dirigeants africains afin de présenter l’initiative « Mesurer la richesse verte de l’Afrique », qui pourrait transformer la perception des économies africaines.
Cependant, dans la mobilisation des ressources pour lutter contre les changements climatiques, l’Afrique ne reçoit que 3 à 4 % du financement climatique mondial, alors qu’elle abrite 9 des 10 pays les plus vulnérables aux impacts climatiques.
It/Le Royaume-Uni annonce un financement de 11,7 millions de dollars pour l’Initiative Scientifique du Bassin du Congo (CBSI)
Le Royaume-Uni a annoncé à la Cop29 un financement de 11,7 millions de dollars pour l’Initiative Scientifique du Bassin du Congo (CBSI) qui vise à développer un réseau régional des scientifiques et à renforcer les capacités de recherche afin de fournir les données nécessaires à la protection des forêts tropicales du bassin du Congo. Selon David Lammy, Secrétaire d’État britannique, ce financement entre dans le cadre du programme britannique Action Forestière pour le Bassin du Congo (CBFA).
Pour lui, ce financement permettra au CBSI de soutenir des projets de recherche, de former une nouvelle génération de scientifiques dans la région et de développer une compréhension intégrée des transformations en cours dans cette vaste zone forestière.
Le professeur Raphael Tshimanga, co-président de la CBSI, a affirmé que cet appui permettra aux équipes de « surveiller les forêts dans leur ensemble et de partager cette compréhension avec les décideurs et le monde pour protéger le bassin du Congo ».
De son coté, Alyson King, l’ambassadrice britannique en RDC, a souligné l’importance de cette initiative dont celle d’accroître la connaissance sur ces écosystèmes vitaux. « Nous en savons très peu sur les forêts du bassin du Congo, et ce projet permettra aux scientifiques locaux de mener des recherches de première importance », a-t-elle déclaré.
Les scientifiques du CBSI, en partenariat avec les autorités environnementales de la République démocratique du Congo, du Gabon, du Cameroun et de la République du Congo, espèrent ainsi approfondir les connaissances sur les seuils critiques de déforestation et de changement climatique.
Ce soutien du Royaume-Uni est le premier financement majeur pour le CBSI depuis sa création officielle en octobre 2023 à Brazzaville, lors du Sommet des trois bassins. ACP/