Kinshasa, 14 Août 2021(ACP).- Le traitement des cancers des enfants africains a fortement été affecté par la pandémie de Covid-19, souligne une récente enquête de l’organisation mondiale de la santé (OMS), dont une copié est parvenu samedi à l’ACP.
Selon la source, les mesures drastiques de prévention adoptées depuis le début de la pandémie de Covid-19 en Afrique et l’attention accrue portée par le personnel de santé des pays à la lutte contre le virus ont considérablement perturbé la prestation d’autres services de santé essentiels dans la région. Si les services courants reprennent peu à peu, beaucoup ne sont pas encore totalement rétablis.
« Selon les estimations, en 2020, plus de 28.000 enfants sont décédés d’un cancer en Afrique », estime le Dr Jean-Marie Dangou, Coordonnateur du Programme de gestion des maladies non transmissibles au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique.
« C’est une situation très déplorable, car les cancers de l’enfant sont curables à condition d’être détectés à un stade précoce et que l’enfant bénéficie d’une prise en charge complète », ajoute-t-il.
Par contre, l’enquête menée par l’OMS, de janvier à mars 2021, sur la continuité des services de santé essentiels dans la région africaine pendant la pandémie a révélé un taux moyen de perturbation estimé à 43%. Les programmes de dépistage et de traitement des cancers, en particulier chez l’enfant, ont été particulièrement touchés. En tout, 46% des pays ont noté une baisse de régime en matière de dépistage des cancers, tandis que 13% des pays ont signalé des perturbations atteignant un taux de 50%.
Les estimations indiquent que le taux de survie du cancer de l’enfant en Afrique est de 20% à peine. Dans les pays à revenu élevé, où des services complets sont généralement accessibles, plus de 80% des enfants atteints de cancer sont guéris.
Dans 64% des pays, les populations craignaient de se faire soigner en pleine pandémie. En outre, dans 58% des cas, l’accès aux services de santé essentiels a diminué étant donné les difficultés financières causées par la pandémie, notamment les conséquences financières engendrées par les confinements qui ont été décrétés.
« Le seul moyen d’éviter les décès dus au cancer et de prévenir les cas de cancer dans notre région, en particulier chez les enfants, est d’investir suffisamment dans la prévention et dans le traitement du cancer, et parallèlement, dans des formations de qualité pour les professionnels de la santé », souligne le Dr Dangou.
« Nous devons, à titre individuel, prendre l’initiative de mieux comprendre les signes avant-coureurs du cancer chez l’enfant afin d’améliorer la détection précoce et le traitement », fait-il valoir. ACP/CL/FMB/Cfm/LYS