Kinshasa, 04 Juillet 2023 (ACP).- Six pays de la région africaine de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se réunissent à Kinshasa en République démocratique du Congo du 04 au 07 juillet 2023 autour de la question liée à l’éradication de la poliomyélite dans ladite région.
« Cette session tombe au moment où notre pays est confronté aux épidémies de poliomyélite de souche vaccinale qui sévissent depuis 2017 et à l’émergence de type 1 depuis 2022, alors que toute la région africaine avait été certifiée exempte de virus de la poliomyélite depuis 2022», a déclaré le vice-ministre congolais de la Santé publique, Hygiène et Prévention, Serge-Emmanuel Holenn lors de l’ouverture de la 31ème réunion de la Commission régionale pour la certification de l’éradication de la poliomyélite en Afrique (CRCA).
« Nous notons aussi cette importation du virus polio de type sauvage au Malawi et au Mozambique au cours de la même année. Ce qui risque, si on n’y prend pas garde, de compromettre les efforts que tous les pays ont déployés vers l’éradication de cette maladie », a-t-il ajouté.
Cette réunion de la CRCA organisée par l’OMS vise le renforcement des activités d’éradication de la poliomyélite dans la région africaine de l’OMS et les pays y invités sont le Tchad, la RDC, l’Ethiopie, le Mali, Madagascar et le Mozambique.
Pour le vice-ministre Holenn, « il y a la nécessité de conjuguer nos efforts afin de mener des actions visant à la pérennisation des acquis et de poursuivre des actions innovantes de lutte contre la polio ».
Il a rappelé que le gouvernement congolais, malgré les multiples défis, ne ménagera aucun effort dans cette lutte. C’est dans cette perspective que la RDC a initié depuis 2019 le Forum national sur la vaccination et l’éradication de la poliomyélite. La dernière édition de ce Forum national, organisée à Kinshasa du 27 au 28 juin 2023, a démontré l’engagement du pays pour la vaccination. Ce Forum a, à cet effet, insisté sur le renforcement du Programme élargi de vaccination (PEV) de routine dans les zones prioritaires dans chacun des pays concernés, car, c’est à ce prix que l’on peut espérer augmenter valablement l’immunité des populations.
La RDC couvre 50% des cas de polio de la région africaine de l’OMS
« Le choix de la RDC pour abriter cette session n’est pas anodin. En effet, le pays est confronté à des épidémies persistantes de poliovirus circulant dérivé d’une souche vaccinale de type 2 (PVDV2c) et poliovirus circulant de type 1 dérivé du vaccinal (PVDV1c) depuis 2017 et a enregistré entre 2021-2022 près de 50% des cas de polio de la région africaine et exporté le virus dans six pays », selon le représentant adjoint de l’OMS, Jean-Baptiste Nikiema. Cette situation, a-t-il dit, est très préoccupante et tient à cœur le gouvernement et les partenaires engagés dans la vaccination et la lutte contre la Polio.
« Tirer les enseignements de cette situation préoccupante, c’est aussi développer les actions solides de prévention et de riposte, avec pragmatisme et détermination, afin de parvenir à l’amélioration de la qualité des données et des campagnes de vaccination que nous organisons », a souligné le Dr Nikiema.
La République démocratique du Congo, a indiqué le représentant de l’OMS en RDC, fait exception dans la région par son effort de prendre en charge la poliomyélite.
« Seize milliards de dollars américains pour la prise en charge de la vaccination. C’est un exemple à suivre dans la lutte contre la poliomyélite », a-t-elle fait savoir.
Pour la présidente de la CRCA, le Prof. Rose Leke, son institution, mise en place en 1998 par le directeur régional de l’OMS, est un organisme indépendant chargé du processus de certification de l’éradication de la poliomyélite dans la Région africaine, où les pays sont responsables de leurs activités d’éradication de cette pathologie. Cette 31ème réunion de la Commission régionale pour la certification de l’éradication de la poliomyélite en Afrique (CRCA) connait la participation de 85 délégués incluant ceux venus de six pays invités (Tchad, RDC, Ethiopie, Mali, Madagascar et Mozambique) et de quelques partenaires internationaux, notamment l’UNICEF. ACP/KHM