Kinshasa, 05 juillet 2022 (ACP).- Le Réseau des Journalistes pour la Santé Sexuelle et Reproductive (RJSSR), en collaboration avec ses partenaires, organise depuis lundi à Kinshasa une session de formation des journalistes sur la clarification des valeurs et la transformation des attitudes concernant l’avortement et la santé reproductive des adolescentes et des femmes en général.
Une vingtaine de journalistes sont formés à raison d’une dizaine par jour. Tous seront outillés sur le cadre légal de l’avortement et son importance afin d’informer le grand public pour lutter ensemble contre la mortalité causée par les avortements.
L’inspecteur général adjoint à l’inspectorat général des services judiciaires et membre du comité de suivi du protocole de Maputo, David Kingudi Mungul, a, dans son intervention, parlé du cadre juridique relatif à l’avortement.
Ce protocole de Maputo, a-t-il dit, autorise l’avortement dans certains cas, entre autres le cas d’inceste, le viol ou l’agression sexuelle, le cas où la santé de la mère et du fœtus est menacée.
Pour sa part, la coordonnatrice du RJSSR, Bibiche Mbete, a indiqué qu’il faut briser les barrières, car ne pas parler de l’avortement c’est laisser les gens dans l’ignorance et les laisser continuer à recourir aux avortements clandestins qui mettent en danger la vie et la santé des femmes.
Le responsable du plaidoyer et du changement social et comportement de Marie Stopes international (MSI), Dieumerci Missay, a indiqué que chaque minute dans le monde 380 femmes tombent enceintes, 190 grossesses sont non désirées, 40 femmes subissent un avortement et une femme en meurt.
Au total, 22 millions de grossesses non désirées sont enregistrées chaque année dans le monde et débouchent sur le décès de 50.000 femmes.
En RDC, selon l’étude ESP-PWSR, l’avortement est la deuxième cause de décès parmi les 5 majeures. Une enquête menée à Kinshasa en 2016 a montré que 146.700 cas d’avortements sont répertoriés dans les formations sanitaires, rappelle-t-on.
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