Guerre dans l’Est : le retard dans la prise en charge médicale inquiète (MSF)

Kinshasa, 28 mai 2024 (ACP).- Le retard dans la prise en charge médicale des patients dans les camps et sites des déplacés autour de Goma et Minova, dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, Est de la République démocratique du Congo, inquiète l’ONG internationale « Médecins sans frontières (MSF) », a-t-on appris lundi d’un communiqué.

« Nous nous inquiétons des retards dans la prise en charge médicale des patients et patientes qui ont peur de se déplacer, d’être attaqués ou encore d’être violés dans les camps et sites des déplacés autour de Goma au Nord Kivu et à Minova au Sud-Kivu », a-t-on lu dans le communiqué, qui cite Marie Brun, coordinatrice d’urgence pour MSF à Goma.

« Dans les camps autour de Goma, selon nos observations, les tirs d’artillerie lourde entre belligérants ont causé la mort de 23 personnes et fait 52 blessés depuis février 2024. D’après les Nations unies, au moins 18 civils, en majorité des femmes et des enfants, sont décédés et 32 autres ont été blessés lors de bombardements touchant plusieurs sites de déplacés au cours de la seule matinée du 3 mai », a-elle ajouté.

« Depuis le début de l’année, nous avons pu observer des tirs croisés, des explosions de grenades à l’intérieur des camps, de jour comme de nuit. Nous avons recensé 24 incidents impliquant des tirs d’obus à l’intérieur ou autour des camps où nous travaillons. Les équipes de MSF ont reçu 101 blessés légers, dont 70% de civils à l’hôpital de Kyeshero, transférés par le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) qui prend en charge les patients blessés par arme les plus graves », témoigne Marie Brun, coordinatrice d’urgence pour MSF à Goma.

Elle a noté que la situation sécuritaire a un impact sur les civils  notamment sur l’offre des soins autour de Goma et dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu au profit des populations.

A cet effet, MSF appelle non seulement à une protection accrue des civils, y compris des personnes déplacées, ainsi qu’à la préservation de l’espace humanitaire existant et du caractère civil des camps, mais aussi aux parties belligérantes à protéger les installations médicales et les travailleurs humanitaires et à garantir un accès sûr aux personnes ayant besoin d’aide dans ce qui est une crise énorme, mais très négligée.

Dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, les équipes de MSF travaillent dans un contexte sécuritaire volatile avec des difficultés de déplacement, d’acheminement de l’aide humanitaire et un accès incertain aux centres de santé.

« Nous rappelons à toutes les parties belligérantes qu’en temps de conflit, elles sont tenues de respecter le droit international humanitaire et particulièrement les lois relatives à la protection des civils, des établissements de santé, des patients et du personnel médical », a insisté MSF. ACP/Kayu

Fil d'actualités

Sur le même sujet