Hallucinations, paranoïa, AVC, la Covid-19 et d’autres maladies s’attaquent aussi au cerveau, selon une étude

Kinshasa, 14 juillet 2020 (ACP).- Hallucinations, paranoïa, AVC, le coronavirus et bien d’autres maladies s’attaquent aussi au cerveau, selon une étude britannique parvenu mardi à l’ACP.

Selon le directeur du département de neurosciences de l’institut pasteur, Pierre Marie Lledo,  la perte simultanée du goût et de l’odorat faisait partie des premiers indices sur cet aspect encore méconnu de la pandémie.

« Cette étude permet d’y voir plus clair sur les catégories de dommages neurologiques que le Sars-CoV-2 peut causer », précise-t-il.

Les scientifiques britanniques ont constaté aussi les différents types d’encéphalites, des ADEM (une maladie inflammatoire aiguë du système nerveux central qui touche généralement les enfants), des cas de syndromes de Guillain Barré (une affection qui attaque le système nerveux et entraîne une paralysie) ou encore des AVC (accidents vasculaires cérébraux).

Ces constatations suggèrent que le Sars-CoV-2 a « une tendance au neurotropisme, c’est-à-dire qu’il a une appétence pour les neurones », note les chercheurs de l’Institut Pasteur.

Le plus célèbre des virus neurotropes est celui de la rage, qui s’attaque presque exclusivement au système neuronal. Pourtant, le coronavirus actuel demeure un virus respiratoire avant tout. Mais l’un n’empêche pas l’autre.

« On sait que le récepteur qui permet au Sars-CoV-2 de rentrer dans les cellules est présent dans les voies respiratoires, mais il l’est aussi sur les cellules d’autres organes, comme le cerveau ou le foie », a expliqué Nicolas Locker, professeur de virologie à l’université de Surrey.

La longue histoire des virus prouve d’ailleurs que ces agents pathogènes ne sont pas exclusifs dans leur cible.

Le virus Zika, qui passe par le sang, a démontré qu’il pouvait entraîner des lésions cérébrales comme des microcéphalies. Même lors des précédentes épidémies de coronavirus – celles du Sras en 2002 et du Mers en 2012 –, « il existait des signes indiquant des effets sur le cerveau, mais pas d’éléments suffisants pour établir un tableau clinique neurologique »,  a souligné Pierre-Marie Lledo.

Ce qui a paru plus surprenant pour les chercheurs britanniques, c’est que, pour certains des patients hospitalisés, « les symptômes pulmonaires étaient relativement faibles, tandis que les symptômes neurologiques, eux, étaient sévères« , a remarqué Pierre-Marie Lledo.

Cette étude appelle aussi à creuser davantage la question des effets du virus Sars-CoV-2 sur le cerveau.

Pour Nicolas Locker, spécialiste virologue, il faudrait notamment déterminer si les symptômes du Covid-19 vont être plus importants pour les personnes qui sont susceptibles de développer des maladies neurodegeneratives.

L’autre crainte soulevée par cette étude est que le Sars-CoV-2 puisse avoir des conséquences neurologiques chroniques », souligne Pierre-Marie Lledo. ACP/Zng/May

 

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