Kinshasa, 17 juillet 2023 (ACP).- L’Alliance Scientifique pour une Santé Globale (ASG/One Health) a organisé lundi dans la salle polyvalente de la Faculté de médecine à l’Université de Lubumbashi (UNILU), province du Haut-Katanga en République démocratique du Congo une conférence axée sur «le statut médico-légal et anthropologique des avortements en RDC».
«Cette conférence avait pour objectif de sensibiliser la population à l’avortement et à ses conséquences lorsqu’il est pratiqué par des agents non qualifiés ou dans des conditions précaires», a indiqué le gynécologue-obstétricien Richard Mukendi des cliniques universitaires de Lubumbashi. Il a précisé que l’avortement est un sujet sensible et controversé à cause des horizons moral, culturel, politique et religieux.
Il a fait savoir qu’en pratiquant des avortements non sécurisés et en utilisant des méthodes dangereuses, des milliers de femmes s’exposent aux risques tels que des hémorragies cataclysmiques, des infections, les perforations de l’utérus et la stérilité ainsi que la mortalité maternelle dont l’ampleur est catastrophique au regard des statistiques du programme national de la santé de la reproduction (PNSR).
« Les avortements médicalisés sont autorisés en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère et du fœtus, selon l’article 14 alinéa 2c du protocole de Maputo publié au journal officiel de la République démocratique du Congo au numéro spécial du 14 mars 2018 », a conclu le Dr Richard Mukendi. L’université de Lubumbashi a organisé cette conférence sous le haut patronage du ministère provincial de la Santé du Haut-Katanga.
Les avortements sont sans risques quand ils sont pratiqués selon les méthodes recommandées par l’OMS
Les avortements sont une intervention sanitaire sans risques quand ils sont pratiqués conformément à la méthode recommandée par l’OMS et adapté à la durée de la grossesse et surtout quand elle est pratiquée par une personne compétente et qualifiée, a indiqué le président de l’Alliance Scientifique pour une Santé Globale (ASG), le Dr Guillaume Kaya au cours de la conférence organisée par l’ASG en la salle polyvalente de la faculté de médecine de l’UNILU sous le thème « Statut médico-légal et anthropologique des avortements en RDC ».
« Le code pénal législatif du Congo interdit les avortements dans toutes les circonstances bien qu’ils soient longtemps officieusement toléré. Relativement, un article de code de déontologie médicale admet l’avortement pour sauver la vie d’une femme enceinte pourvu qu’il soit pratiqué par un médecin avec l’approbation de deux autres médecins », a dit le Dr Guillaume Kaya.
Le ministre provincial de la Santé du Haut-Katanga, le Dr Sambi Bulanda a indiqué que la RDC avait raison d’adhérer à la charte de Mapouto, car elle fait partie des pays à plus faible taux de contraception en Afrique et étant dans un contexte particulier des agressions et conflits armés qui génèrent des agressions sexuelles, des viols à répétition. Il est temps que cette loi soit vulgarisée pour donner la chance à ces femmes victimes d’agressions sexuelles ou d’inceste d’avoir accès à des avortements complets et sécurisés.
ACP/ODM