Hygiène menstruelle : l’amélioration des infrastructures sanitaires en milieu scolaire recommandée

Kinshasa, 28 mai 2024 (ACP). L’amélioration des infrastructures sanitaires en milieu scolaire pour augmenter la fréquentation des filles à l’école pendant leurs menstruations a été recommandée mardi lors de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle célébrée à l’école primaire Lemfu 2, dans la commune de Ndjili, dans l’Est de Kinshasa, en République démocratique du Congo.

« En ce jour de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle célébrée le 28 mai de chaque année, notre message consiste, notamment à améliorer les infrastructures sanitaires en milieu scolaire dans le but d’augmenter la fréquentation des filles à l’école, leur participation et maintien, même pendant les périodes de menstruation », a déclaré, Mme Jeanine Selenge, directeur ai à la direction de l’hygiène et salubrité publique.

« A travers cette journée, il est important d’engager le dialogue politique et de plaider activement pour intégrer la gestion de l’hygiène menstruelle dans les politiques nationales et locales de développement des programmes et des projets », a-t-elle ajouté.

« Il est aussi question d’amener le public à rompre le silence et à diffuser l’information afin de permettre à la communauté, précisément aux écoles de communiquer et d’échanger sur l’amélioration de la gestion de l’hygiène menstruelle », a-t-elle indiqué.

Une fille sur dix s’absente régulièrement à l’école en raison des menstruations

Selon une étude menée par « Catholic relief services (CRS) en 2016 », cité par Mme Selenge, une fille sur dix s’absente régulièrement à l’école en raison des menstruations et en milieu rural, deux filles sur dix considèrent que la menstruation restreigne les activités quotidiennes.

Le silence actuel sur la menstruation des femmes et des adolescentes les prive d’une information importante concernant leur propre corps, leur propre santé, leurs droits à  l’éducation et au respect de la dignité de la personne humaine, a-t-elle fait savoir.

« La mauvaise hygiène menstruelle  entraîne des risques d’infections considérables  qui peuvent conduire à des handicaps divers. C’est pourquoi, je propose l’organisation des rencontres et débats sur cette question afin de déstigmatiser et de lever les tabous sur ce phénomène biologique pourtant naturel », a-t-elle préconisé.

Mme Jeanne Selenge a, par ailleurs, salué les efforts du gouvernement qui, avec l’appui de la Banque mondiale, lancé un vaste programme d’accès aux services d’eau et assainissement (PASEA) pour, notamment remédier à la précarité menstruelle au niveau des écoles et des communautés.

66% des filles n’ont pas accès à une bonne information

Photo de famille

Dans leur plaidoyer, le Parlement des enfants, se basant sur le rapport de l’Unicef, a relevé que 66% des filles ne disposent pas d’une bonne information sur les menstruations avant d’être confrontées à leurs premières expériences sur les règles. Ceci cause des stresses et des traumatismes à leur endroit.

Ces filles veulent avoir une société éduquée sur les menstruations ainsi que des écoles avec les meilleures installations sanitaires. Voilà pourquoi, elles appellent à plus de  sensibilisation d’enfants sur l’hygiène menstruelle en incluant dans le programme scolaire.

Elles demandent la révision à la baisse du prix des serviettes hygiéniques pour les rendre accessibles à tous, la construction, dans chaque école des installations sanitaires appropriées et entretenues de manière à permettre leur utilisation en période de menstrues, la mise en place des cliniques dans les écoles pour aider les filles à faire face aux problèmes de santé en période de menstruation et aussi la création de plus d’espace d’interaction sur l’hygiène menstruelle et faire participer les garçons à ces échanges.

Des kits remis aux écoles

Grâce à  l’intervention du projet PASEA financé par la Banque mondiale, des kits ont été remis à certaines écoles  pour faire face à cette problématique. Il s’agit entre autres des dispositifs de lavement des mains, des serviettes hygiéniques réutilisables, de la brochure « Monde Bolingo » et des savons.

« Cette brochure a été développée pour contribuer à l’éducation de l’hygiène menstruelle dans des écoles et dans les communautés. L’objectif est de faire que   l’hygiène menstruelle ne soit plus un tabou mais qu’elle soit mieux gérée par nos filles, nos femmes », a déclaré M. Marcellin Wambe, responsable du projet PASEA de la Cellule d’exécution des projets eau (CEP-O), tout en précisant que la CEP-O intervient pour apporter son soutien à l’éducation de l’hygiène menstruelle, même dans les milieux ruraux.

« Notre intervention est cruciale en ce que nous voulons que l’éducation à l’hygiène menstruelle soit connue de tous, mieux gérer et surtout ne pas en faire un tabou », a-t-il fait savoir.

Il a rappelé que le projet PASEA intervient dans sa première phase, dans quatre provinces pour aider les filles à mieux gérer leurs menstruations et à lutter contre l’absentéisme à l’école.

Placée sous les thèmes mondial: « Ensemble pour un monde respectueux des menstruations » et national : « l’éducation sur la menstruation change tout », la célébration de cette journée a été marquée par des saynètes présentées par le groupe « Parlement d’enfants ». ACP/

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