Ituri : la recrudescence des violences empêche l’accès aux soins médicaux  

Ituri, 02 juillet 2023 (ACP).- La recrudescence des violences dans la province de l’Ituri dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), empêche l’accès aux soins médicaux par des populations dans la zone de santé de Drodro, en territoire, a alerté l’ONG internationale Médecins sans frontières (MSF), dans une note d’information parvenue dimanche à l’ACP.

« La recrudescence des violences en Ituri impacte l’accès aux soins ainsi que la santé mentale des dizaines de milliers de personnes qui ont fui au point de les freiner à venir aux structures médicales pour se faire soigner. Dans le territoire de Djugu, 156.000 personnes sont nouvellement déplacées depuis janvier 2023, sur un total de 1,7 millions pour la province d’Ituri (soit un quart de sa population) », note la source.

« Victimes d’exactions, les civils sont pris au piège dans le conflit intercommunautaire en Ituri. Depuis 2019, MSF intervient dans la zone de santé de Drodro, où les besoins humanitaires sont énormes et similaires dans les deux communautés. Pour continuer à fournir une aide impartiale, MSF déploie des ressources supplémentaires dans diverses structures de santé », a rapporté MSF.

Des cycles de violence récurrents traumatisent les populations.

Par ailleurs, quelques patients ont témoigné sur la violence chronique qui  traumatise les populations dont Joécie mère d’un bébé de 17 mois, admis à l’hôpital pour malnutrition sévère avec complications d’anémie.

« J’étais sur le lit d’hôpital avec mon bébé quand les autres mamans sont venues vers nous pour nous dire de partir, il y a des coups de feu. Les gens couraient, paniqués. Je suis partie avec mon bébé petit, oubliant certaines de mes affaires et son dossier médical », a décrit, Joécie, dont le fils était trop malade.

« Imaginez que les populations vivent dans ce conflit depuis des années et sur plusieurs générations, avec des déplacements à répétition et peu de perspectives davenir. Les images de massacres de leurs voisins ou des membres de leur famille leur reviennent constamment à lesprit. Cest difficile de réfléchir logiquement », a expliqué Grâce Longa Mugisa, conseillère santé mentale MSF.

De son côté, le Dr Kelly Tsambou, responsable des activités médicales au projet MSF dans la zone de santé de Drodro a fait que « cela fait depuis 2015 que je travaille avec MSF, chaque patient devrait pouvoir se sentir en sécurité dans les structures médicales. Ailleurs, elles sont souvent utilisées par la population civile comme lieu de refuge lors de conflits, mais ce nest pas le cas ici ». Il a fait savoir que cette insécurité impacte directement l’accès aux soins, car aujourd’hui, seules huit structures de santé sur seize sont fonctionnelles et accessibles dans la zone de santé de Drodro.

Pour continuer à apporter une aide impartiale, MSF s’efforce de répondre équitablement aux besoins, fournir des soins à chacune des communauté et   réhabiliter le centre de santé de Blukwa’Mbi pour qu’il devienne un centre de référence, là où les déplacés se réfugient dans les familles d’accueil.

 ACP/C.L

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