Kinshasa, 28 septembre 2023 (ACP).- Plus de 16. 000 survivants de violences sexuelles ont été soignés gratuitement de 2017 à 2023, par l’ONG internationale médicale-humanitaire (MSF) à Kananga, chef-lieu dans la province du Kasaï central, au centre de la RDC, a appris l’ACP jeudi de cette organisation.
« Cette prise en charge médicale était aussi accompagnée du volet de la planification familiale, car 7.422 femmes ont bénéficié de services de planification familiale. En décembre 2022, MSF a pu transférer la gestion du centre de prise en charge des violences sexuelles de l’hôpital provincial de référence de Kananga (HPRK) aux autorités sanitaires tout en maintenant l’appui à trois centres de santé, dont ceux de Tshimputu et Nkonko 1, soutenus jusque fin septembre 2023 », a affirmé la MSF.
« Au fil des années, 70 personnels de l’HPRK et de 8 centres de santé ont acquis les compétences requises pour assurer des soins de qualité aux patients. Il est donc temps de leur laisser la main afin de nous déployer sur d’autres urgences », a expliqué Faïda Kyamba, coordonnatrice MSF du projet de lutte contre les violences sexuelles à Kananga.
MSF a installé, sur le volet préventif, trois forages d’eau dans les zones de santé de Luandanda, Mbumba et d’Appolo. « Certaines victimes témoignaient s’être faites agressées pendant qu’elles allaient puiser de l’eau. Ces forages permettront de réduire le risque de violences sexuelles dû à la distance qui les sépare des sources d’approvisionnement», a expliqué Faïda.
Après plus de 6 ans d’appui médical à l’hôpital provincial et à une dizaine de centres de santé, MSF peut passer la main aux autorités sanitaires. Pour surmonter certains défis, MSF appelle à une mobilisation accrue de tous les partenaires pour maintenir une prise en charge optimale pour les survivants.
Si l’appui de MSF dans la prise en charge des victimes de violences sexuelles s’arrête ce 30 septembre 2023, l’organisation médicale-humanitaire restera néanmoins présente au Kasaï Central à travers son bureau de veille et détection afin de surveiller l’évolution dans la zone, et se tient prête à répondre en cas de crises sanitaires et/ou humanitaires nécessitant l’appui de ses équipes.
La réponse médicale de MSF depuis 2017 relative au projet de prise en charge des victimes de violences sexuelles à Kananga est consécutive à l’éclatement d’une crise en août 2016, entre les milices Kamuina Nsapu et les forces de l’ordre congolaises.
Cette crise a plongé la région dans une situation humanitaire sans précédent provocant des massacres et opérations de représailles notamment le déplacement de 1,5 million de personnes et la fuite en Angola comme réfugiés des dizaines de milliers des personnes, la division des familles entières ainsi que le viol des filles et des femmes. Face à cette crise, MSF a décidé d’intervenir pour soigner les victimes de traumas (violences physiques) à l’HPRK et a organisé des cliniques mobiles et soigné 206 victimes de traumas. ACP/KHM/ODM