Kinshasa : des prestataires de santé formés à la réparation de fistule obstétricale

Kinshasa, 10 mars 2025 (ACP).- Onze (11) prestataires de santé venus des provinces de Kwilu et du Kwango ont bénéficié d’une formation en réparation de la fistule obstétricale durant 90 jours, dont la cérémonie de clôture a eu lieu lundi à l’hôpital Saint Joseph de Limete à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).

« Je tiens à remercier le fonds des nations unies pour la population (UNFPA) pour son appui considérable à cette formation de 11 prestataires  (médecins, infirmiers et anesthésistes) venus des provinces de Kwilu et Kwango qui ont suivi les enseignements sur la répartition de la fistule obstétricale durant 90 jours pour le médecin et 60 jours pour les anesthésistes et les infirmiers, ce qui permet d’avoir des prestataires qualifiés dans ce secteur » a déclaré le  Dr Alice NDjoka, représentante du secrétaire général à la santé. Selon elle, la Fistule Obstétricale constitue un problème de santé publique en RDC. 

S’appuyant sur l’enquête démographique de santé (EDS) 2023-2024, elle a indiqué qu’environ 1 % des femmes ont développé la fistule. « Cette maladie représente un véritable bouleversement au cours de la vie de la femme. Elle subit le rejet par le conjoint, la famille et la communauté mais  elle peut être complètement réparée, avec  la chance de guérison allant jusqu’à 90 %, si les cibles qui en souffrent ont  accès à une équipe de réparateurs bien formés et aux Établissements des soins de santé (ESS) bien équipés » a-t-elle dit. Depuis 2005, a-t-elle poursuivi, « le pays s’est engagé à éliminer la fistule en vue de redonner  un sourire à nos mères, femmes, sœurs et filles en souffrance.

Depuis 2019, l’UNFPA ainsi que d’autres PTF à  savoir ENGERHEALTH, PROSANI, FISPRO et fondation Panzi, appuient  le ministère de la Santé publique, hygiène et prévoyance sociale à  l’organisation des formations des réparateurs de la fistule obstétricale ». « Avec  ces deux dernières équipes des réparateurs dont ceux du KWILU et du  KWANGO, la RDC va passer de 24 Provinces à la couverture totale en  prestataires qualifiés en réparation de la fistule obstétricale et la disponibilité des prestataires qualifiés dans les ESS permettra de réduire le coût de l’organisation des campagnes » a-t-elle soutenu.

Une agence des nations unies déterminé à accompagner la RDC pour éliminer la fistule obstétricale

Selon Mady Biaye, représentant résident en RDC du fonds des nations unies pour la population, son agence et d’autres partenaires au développement ont décidé en 2003, de lancer la campagne mondiale pour éliminer la fistule obstétricale, campagne à laquelle avait adhéré la RDC.

« Le pays a déployé beaucoup d’efforts avec ses partenaires pour avancer vers l’élimination de la fistule obstétricale et le soutien aux survivantes à travers les trois axes d’intervention de la Stratégie nationale d’élimination de la fistule obstétricale à savoir ,la prévention, le traitement et la réintégration socio-économique. Des progrès remarquables ont été enregistrés mais beaucoup reste à faire pour atteindre l’objectif de zéro fistule obstétricale en RDC » a-t-il dit.

Pour Mady Biaye, cette formation permettra d’atteindre un objectif ambitieux fixé il y a quelques années, celui de doter chacune des 26 provinces de la RDC, d’au moins une équipe chirurgicale et des équipements appropriés pour la prise en charge des femmes et filles souffrant de la fistule obstétricale.

Au-delà des efforts enregistrés dans la marche vers l’élimination de la fistule obstétricale, plusieurs actions restent à mener pour réaliser le pari de l’élimination de la fistule obstétricale en RDC. Il s’agit entre autres, de mettre à l’échelle et d’améliorer la couverture nationale des services de santé reproductive et maternelle, y compris les soins obstétricaux de qualité pour ainsi prévenir le cas de fistule obstétricale.

ACP/

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