Kinshasa: la prise en charge des hémorragies pendant la grossesse, objet d’une matinée

Kinshasa, 23 mai 2025 (ACP).- La prise en charge des hémorragies au deuxième trimestre de la grossesse et après l’accouchement, a été expliquée vendredi, aux prestataires de santé d’un hôpital de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo vendredi, lors d’une matinée scientifique.

«L’objectif de cette journée est de remettre à niveau les prestataires de santé, particulièrement ceux de la gynécologie obstétrique de l’hôpital général de référence Mère et Enfant de Ngaba, concernant la prise en charge des hémorragies chez les femmes enceintes et celles venant d’accoucher», a indiqué le Dr Renaud Mujinga, gynécologue obstétricien et orateur de cette journée.

Abordant la thématique du syndrome hémorragique au cours de la deuxième moitié de la grossesse, ce spécialiste a fait savoir que ce syndrome est l’ensemble des symptômes de saignement au cours d’une grossesse, pendant le travail d’accouchement et après.

«Nous avons choisi ce thème parce qu’on a remarqué que beaucoup des cas d’hémorragies surviennent au cours du deuxième et troisième trimestre. C’est également pendant cette période qu’on rencontre des complications liées à l’hémorragie, notamment les morts maternelles et fœtales précipitées par un traumatisme ou l’hypertension artérielle», a-t-il ajouté.

Pour ce spécialiste, les hémorragies sont réparties en trois causes notamment le placenta prævia, le décollement prématuré des membranes et la rupture utérine. Parmi les facteurs de risque, il y a entre autres, la multiparité (plus de cinq accouchements), le traumatisme et l’usage abusif de certains médicaments.

«Sur le plan épidémiologique, l’hémorragie est un fléau. En Afrique, elle est responsable de 60% de décès maternels. En RDC, les statistiques restent inconnues»,  a-t-il fait savoir.

Selon lui, une surveillance adéquate au cours de travail d’accouchement et le respect des consultations prénatales préviendraient la survenue des hémorragies.

«J’appelle la population surtout féminine à se faire consulter à temps lorsqu’elle constate l’absence de règle. Si la grossesse est confirmée, elle doit être suivie régulièrement selon les rendez-vous donnés. Elle doit aussi se faire consulter en cas d’hémorragie, des douleurs au ventre…», a recommandé le Dr Mujinga.

Il a, en outre, évoqué les difficultés rencontrées lors de la prise en charge des hémorragies telles que, les consultations tardives de la femme enceinte, le manque d’équipements (manque d’ambulance, rupture de stock des médicaments essentiels etc).

Dans cette optique, il a appelé le gouvernement à bien subventionner les hôpitaux pour qu’ils prennent en charge correctement les femmes devant bénéficier de la gratuité à la maternité. Au ministère de la santé, il a recommandé d’organiser une série de formation continue de mise à niveau des personnels soignants.

ACP/ODM

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