Kinshasa, 12 mai 2025 (ACP).- La prise en compte de la santé mentale de l’infirmier afin de prévenir son épuisement a été préconisée lundi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), au cours d’une cérémonie à l’occasion de la journée internationale des infirmiers, célébrée le 12 mai de chaque année.
« La santé mentale des infirmières et infirmiers doit être prise en compte pour prévenir leur épuisement, afin de garantir et humaniser les soins de qualité. Notre système de santé est mécanique, administrer les soins n’est pas seulement donner du paracétamol, mais le malade a besoin des soins équilibrés », a déclaré john Musenga, expert et consultant en santé mental au Programme national de santé mentale.
Selon lui, les problèmes déclencheurs d’une mauvaise santé mentale chez l’infirmier sont, notamment « les conditions très difficiles de travail avec un horaire lourd sans repos, le problème de sous-effectif, la confrontation à la souffrance chaque jour, le décès des patients tous les jours, le conflit d’équipe et l’absence de soutien psychologique», Tous ces problèmes déclencheurs, a-t-il poursuivi, amènent le stress qui est un syndrome général d’adaptation, une réaction de l’organisme face à une situation menaçante.
« Il est important de prendre le temps pour soi-même et pour sa bonne santé mentale. Quand le personnel soignant est stressé, les conséquences sont, notamment l’anxiété, les troubles du sommeil, le risque de quitter le métier et un épuisement moral », a-t-il préconisé, avant d’indiquer que toutes ces conséquences causent la baisse de la qualité de soins.
La baisse de la qualité des soins est à la base de beaucoup d’erreurs médicales, notamment le manque d’empathie et d’humanisme, l’absentéisme et le manque de concentration. Pour pallier tous ces problèmes, cet expert en santé mental a recommandé aux autorités compétentes de reconnaître la souffrance psychologique des infirmiers, de les former dès l’université sur la gestion de stress, d’offrir un soutien psychologique et améliorer les conditions du travail, car, a-t-il soutenu, prendre soin des infirmiers c’est préserver le système de santé.
D’après lui, les infirmiers étant en première ligne dans les structures sanitaires, leur santé mentale doit être une priorité. Cette journée a été célébrée sous le thème international : « Nos infirmières. Notre avenir. Prendre soin des infirmières renforce les économies ». ACP/