Kinshasa, 08 janvier 2025 (ACP).- Les conséquences des myomes chez les femmes en âge de procréer ont été expliquées mercredi à Kinshasa, en République démocratique Congo, par un spécialiste en gynécologie obstétrique dans un entretien.
« Au début, les myomes sont asymptomatiques. A ce stade, la femme ne ressent rien. Après, il y a des troubles des règles avec des règles prolongées et abondantes, des douleurs pelviennes ressenties sous forme de pesanteur, l’augmentation du volume du ventre, la compression de la vessie entraînant des besoins fréquents d’uriner et la compression du rectum entrainant la constipation », a déclaré le Dr Lucien Mukamina, gynécologue obstétricien au centre hospitalier du Mont Amba à Kinshasa.
« Douleurs pelviennes, saignements abondants, constipation et besoins fréquents d’uriner sont parmi des signes qui peuvent évoquer la présence des myomes chez les femmes en âge de procréer », a-t-il dit.
Pour lui, les causes des myomes peuvent être liées à l’hérédité et aux troubles hormonaux. S’agissant de l’alimentation, cela n’est pas bien spécifié.
Pour diagnostiquer les myomes, a-t-il dit, l y a le diagnostic clinique et le diagnostic paraclinique. Pour le diagnostic clinique, en examinant la femme, le médecin constatera, par exemple, l’augmentation du volume de l’utérus, c.à.d. un utérus en forme de sac de pommes de terre. Et pour le diagnostic paraclinique, on va faire recours à l’échographie pelvienne pour poser le diagnostic des myomes et connaître leur localisation, a expliqué le Dr Lucien Mukamina.
Par ailleurs, il a fait savoir que les myomes n’excluent pas la grossesse. Myomes et grossesse peuvent coexister, mais dans certains cas, les myomes peuvent empêcher qu’il y ait grossesse, notamment lorsque les myomes sont localisés au niveau du point d’abouchement des trompes dans la cavité de l’utérus au niveau du col de l’utérus ou bien lorsque les myomes occupent la cavité de l’utérus. Dans ce cas, ils empêchent la survenue de la grossesse. Mais lorsque les myomes sont à la périphérie, on parle souvent des myomes sous-séreux, pédiculés. Lorsque la cavité est libre et lorsque les trompes ne sont pas obstruées, la femme peut concevoir.
« En dehors de la grossesse, les myomes peuvent occasionner l’infertilité chez la femme. Pendant la grossesse, les myomes peuvent être à l’origine des menaces d’avortement, des accouchements prématurés, de la restriction de la croissance du fœtus par un défaut de pointure, parce qu’il y a très peu d’espace dans la cavité, une bonne partie de l’utérus étant comprimée par les myomes et l’enfant aura un faible poids à la naissance. Pendant le travail, les myomes peuvent perturber les contractions de l’utérus et entraîner une dystocie dynamique », a encore dit le Dr Mukamina.
« Dans le cas de grossesse avec myomes, la femme est très souvent dérangée au cours de la grossesse par de fortes douleurs pouvant nécessiter de temps en temps des hospitalisations. Des antispasmodiques sont recommandés en cas de grossesse avec des myomes », a précisé le Dr Mukamina.
Parmi des solutions, a-t-il encore dit, on fait recours notamment à la myomectomie qui consiste à retirer le ou les fibromes tout en conservant l’utérus. C’est donc une intervention chirurgicale conservatrice. L’opération est parfois précédée d’un traitement médical ayant pour but de réduire le volume des fibromes. Une grossesse ultérieure reste possible.
ACP/UKB