Kinshasa, 03 févr. 2025(ACP).- Les étudiants de l’Université protestante au Congo (UPC) à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), ont été sensibilisés lundi, aux facteurs de risque du cancer, au cours d’une conférence organisée par le Centre national de lutte contre le cancer (CNLC), en marge de la journée mondiale de cette maladie, célébrée le 4 février de chaque année.
« Le Centre national de lutte contre le cancer a organisé ce jour une conférence à l’UPC pour sensibiliser l’opinion sur le cancer, ses facteurs de risque et comment ça se manifeste. Le cancer se manifeste, se dépiste et se prend en charge différemment », a déclaré le Dr Bienvenu Lebwaze, directeur national du CNLC.
« De façon générale, il y a deux facteurs qui peuvent déclencher le cancer, à savoir le facteur modifiable (alimentation), et le facteur non modifiable (héréditaire) », a-t-il ajouté.
« Le cancer se déclenche par des lésions précancéreuses qui vont évoluer lentement, pour la plupart entre 5 et 10 ans. Si rien n’est fait, ces lésions vont devenir des cancers », a-t-il précisé.
Le Dr Lebwaze a fait savoir que, le CNLC a plusieurs défis à relever pour lutter contre le cancer dans le pays. Il s’agit de la sensibilisation, du dépistage, du diagnostic précis, de la prise en charge spécifique, de l’accompagnement des patients et du suivi personnalisé, surtout psychologique des patients.
Il a noté que pour prévenir le cancer, il faut s’informer sur cette maladie et adopter les bonnes pratiques de vie, entre autres manger bio et pratiquer régulièrement un exercice physique.
Le cancer de la prostate, un problème de santé publique en RDC
Par ailleurs, le Dr Dieudonné Moningo, chirurgien urologue et chef de Département de chirurgie aux Cliniques universitaires de Kinshasa (CUK), a noté que le cancer de la prostate est un problème de santé publique en RDC.
« Le message que nous lançons ce matin, c’est de dire à tous les hommes à partir de 50 ans de faire un dépistage individuel et volontaire du cancer de la prostate ne fût-ce qu’une fois par an », a-t-il insisté.
Il a indiqué qu’aux Cliniques universitaires de Kinshasa (CUK), de façon générale, les patients qui viennent en consultation en urologie, 50% viennent déjà avec un cancer au stade généralisé et la prévalence hospitalière est d’environ 20 à 25 % avec un taux de mortalité qui avoisine les 20%.
Il a, par cette même occasion, invité les jeunes dont les parents ont souffert de ce type de cancer à se faire dépister à l’âge de 45 ans, afin de mieux survivre.
De son côté, la Dr Guilaine Mopoh, oncologue médicale au Centre hospitalier Nganda, qui a exposé sur les cancers du sein et du col de l’utérus a indiqué que le dépistage de ces deux types de cancer a une grande valeur dans la prévention chez les patients.
« Malheureusement, nos mamans, nos sœurs, nos filles arrivent à l’hôpital avec un cancer au stade très avancé. Parfois, le seul traitement qui leur sont proposé sont les soins palliatifs alors que cela peut être évité en adoptant les bons réflexes, en posant les bons gestes et en se faisant dépisté », a-t-elle souligné.
Il a invité les femmes à adopter une hygiène de vie saine, à consommer des aliments naturels et à ne pas utiliser des produits chimiques pour le bain intime. Plusieurs sujets ont été abordés, lors de cette conférence, entre autres, les généralités sur le cancer de la prostate, l’épidémiologie, ainsi que le dépistage et la prévention du cancer colorectal. Outre cette conférence, une manifestation est prévue ce mardi à l’Institut national pilote d’enseignement des sciences de santé (INPESS) dans le cadre de la Journée mondiale du cancer qui est placée sous le thème « Unis par l’unique ». ACP/