Kinshasa, 10 février 2025 (ACP).- Quarante-six (46) sur quatre mille sept cent vingt-neuf (4.729) femmes enceintes dépistées ont été identifiées séropositives en 2024 dans le centre Maternité de Binza, dans la commune de Ngaliema, Ouest de Kinshasa, en République démocratique du Congo, a-t-on appris lundi de source médicale.
« Notre stratégie pour lutter efficacement contre la transmission du VIH de la mère au nouveau-né repose sur le dépistage volontaire précoce de la séropositive de toute femme enceinte dès le troisième mois de la grossesse lors de la première consultation prénatale. Il s’avère que sur 4.729 femmes enceintes dépistées dans notre centre, 46 seulement ont été testées séropositives, soit un taux de prévalence de 0,97% », a révélé le Dr Godefroid Luyeye, médecin directeur de la Maternité de Binza.
La transmission du virus de la mère à l’enfant n’est pas automatique, la contamination survient bien souvent lors de la naissance par le contact du sang de sa mère séropositive, car l’enfant dans l’utérus de sa mère est bien protégé par le placenta qui filtre le sang, a-t-il rappelé.
« On ne peut pas condamner une maman contaminée de ne pas mettre au monde, il faut bien prendre des précautions pour qu’une mère séropositive ne puisse pas transmettre le virus à l’enfant lors de sa naissance », a ajouté le Dr Luyeye.
Selon ce Médecin qui est également coordonnateur du projet sur l’Elimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (e-TME), il existe toute une batterie de mesures à mettre en place à partir de la première consultation prénatale jusqu’à l’accouchement et même lors de l’allaitement. « Notre prise en charge consiste d’abord à connaitre l’état de séropositive de toute femme enceinte dès le premier trimestre de la grossesse et d’accompagner celles qui sont testées séropositives », a-t-il affirmé.
« D’abord elles sont soumises au traitement du VIH par l’administration des antirétroviraux afin de baisser leur charge virale au moment de l’accouchement et de réduire les risques de contamination. Ensuite nous leur transmettons une série de consignes à respecter scrupuleusement tout au long de la grossesse, lors de l’accouchement, durant la période de l’allaitement », a ajouté le Dr Luyeye.
Il s’agit, notamment de l’allaitement maternel, du respect des heures de repos, du calendrier de vaccination, du sevrage et du régime alimentaire, du dépistage et du traitement des infections.
Le médecin directeur de la Maternité de Binza a fait savoir que le champ de cette prise en charge est vraiment très vaste puisque l’enfant ainsi que la maman séropositive sont régulièrement testés, on entreprend même des enquêtes sur les autres membres de famille et du conjoint de la femme.
Il a, par ailleurs, indiqué que ces chiffres sont consécutifs au bilan de la campagne sur l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (e-TME) au Congo, lancée en 2002 et qui fait partie intégrante des activités de la Maternité de Binza.
Cette campagne, a-t-il poursuivi, s’adresse aux partenaires sexuels masculins des femmes enceintes pour le bien des bébés et familles.
La campagne sur l’e-TME invite les maris d’accompagner les femmes enceintes à la consultation prénatale dès le premier trimestre de la grossesse, recommande aux couples de se faire dépister au VIH et d’adhérer au traitement antirétroviral lorsqu’ils sont identifiés séropositifs. ACP/JF