Kinshasa, 15 septembre 2022 (ACP).- La dysménorrhée, appelée également « menstruation difficile », désigne un trouble menstruel en général ou des douleurs au bas de l’abdomen qui précèdent ou accompagnent les règles en particulier, a indiqué jeudi au cours d’un entretien avec l’ACP, le Dr Béni Mayuba, gynécologue obstétricien à l’hôpital général de référence de Kintambo à Kinshasa.
Il a fait savoir qu’on distingue deux types de dysménorrhée. Il y a la dysménorrhée primaire qui n’est pas dangereuse, mais qui est douloureuse. Elle atteint la femme à l’âge de l’adolescence et au début de la vingtaine.
Il y a aussi la dysménorrhée secondaire, un trouble gynécologique qui s’installe sur l’appareil génital de la femme dont l’origine la plus fréquente est l’endométriose. Celle-ci touche la femme à l’âge adulte.
Le gynécologue a souligné que les facteurs qui aggravent la dysménorrhée primaire sont notamment le basculement de l’utérus vers l’arrière (rétroversion de l’utérus), la période menstruelle plus longue ou irrégulière, le stress psychologique, le tabagisme et la consommation d’alcool.
Par contre, en phase secondaire, elle se manifeste par l’adénomyose, c’est-à-dire les tissus qui tapissent l’utérus commencent à se développer à l’intérieur de ses parois musculaires, et par l’endométriose (des fragments de la paroi de l’endomètre s’échappent de l’utérus et s’implantent sur d’autres organes du bassin).
La dysménorrhée se manifeste également par les fibromes (tumeurs bénignes qui apparaissent dans la paroi utérine) et la salpingite (les infections qui touchent les trompes), a renchéri le médecin.
Ce trouble qui dure habituellement deux à trois jours est causé par des prostaglandines, c’est-à-dire les hormones qui provoquent les contractions de l’utérus pendant les menstruations et l’accouchement, a-t-il dit.
La dysménorrhée s’explique par une libération de ces hormones lors du détachement de l’endomètre (membrane qui tapisse l’utérus), a-t-il poursuivi. Le Dr Mayuba a insisté sur le principal symptôme de ce trouble qui est la présence des douleurs apparaissant dans la partie inférieure de l’abdomen au cours de la menstruation. Ces douleurs peuvent également être ressenties dans la hanche, dans la partie inférieure du dos, au niveau des cuisses. Elles provoquent des nausées, des vomissements, des diarrhées, des vertiges, des maux de tête ou de la fatigue.
Ce trouble, a-t-il encore dit, est diagnostiqué par un examen d’analyse de sang et d’urine et traité à l’aide des médicaments anti inflammatoires et des analgésiques.
Il a, à cette occasion, invité les patientes souffrant de ces douleurs à consulter un médecin spécialiste pour la prise en charge médicale appropriée et pour avoir des solutions visant à stopper l’effet des prostaglandines.
En vue de prévenir la dysménorrhée, il a conseillé aux femmes de faire des exercices légers tels que des étirements, la marche ou la bicyclette pour améliorer l’irrigation sanguine et réduire les douleurs pelviennes.
ACP/KHM/ODM/CDN