Kinshasa, 12 mai 2022 (ACP).– Le service de rhumatologie des Cliniques universitaires de Kinshasa (CUK), en collaboration avec la société congolaise de rhumatologie, a organisé mercredi à Kinshasa, une matinée scientifique sur le lupus érythémateux systémique, dans le cadre de la journée mondiale de cette maladie célébrée le 10 mai de chaque année.
Le chef du département de médecine interne aux CUK et président de la société congolaise de rhumatologie, le Pr Jean Jacques Malemba a expliqué que le lupus est une maladie auto-immune, c’est-à–dire une maladie par laquelle le système de défense ou immunitaire qui est censé protéger l’organisme contre les agressions extérieures (des agents microbiens) se retourne contre l’organisme (la bataille entre les anticorps).
Le lupus dont les causes sont inconnues présente une variabilité des manifestations cliniques qui touchent la peau, les articulations, le cœur, le cerveau, le poumon, le tube digestif, les reins et d’autres organes. Il a fait savoir que le diagnostic est basé sur les symptômes que présentent le malade et les examens cliniques. Plusieurs facteurs de risque favorisent l’apparition du lupus, notamment la génétique, l’environnement (le rayon de soleil), certains virus, les hormones féminines.
Cette maladie est beaucoup plus maitrisée par le spécialiste. Elle est à la base de beaucoup de problèmes de santé. Elle a une mortalité non négligeable parce que les complications peuvent toucher les organes (surtout les atteintes rénales tuent vite).
Le Pr Malemba a sensibilisé la population à mieux s’informer sur la maladie afin de prendre les dispositions, et a appelé les décideurs ou ceux qui font la politique de la santé à prendre également les dispositions en terme de santé communautaire pour bien s’occuper des malades. Le lupus est une maladie chronique ou à vie. Ainsi, sa prise en charge consiste à soigner les symptômes pour que les malades vivent sans inquiétudes, a-t-il conclu.
Le lupus est une maladie peu connue touchant neuf femmes sur dix
Le Dr Aldo Mavinga, interniste et rhumatologue aux CUK qui est intervenu sur « les stratégies thérapeutiques ou les stratégies utilisées pour la prise en charge du lupus », a fait savoir que sur dix malades souffrant du lupus, neuf sont des femmes très souvent âgées de 15 à 30 ans. Il a rassuré que le lupus se soigne efficacement en RDC. Mais le traitement de base doit être modulé en fonction de la sévérité du tableau clinique du malade, parce que ce dernier doit être suivi en permanence car la maladie est chronique et nécessite un bon accompagnement aussi sur le plan psychologique.
Il plaide auprès des autorités pour renforcer les personnels soignants en moyens de diagnostic et pour assurer la disponibilité des produits qui visent la prise en charge des malades, notamment l’hydroxy chloroquine qui est un médicament discuté actuellement entre la Covid-19, la malaria et le lupus. ACP/ZNG/RNL/Nig/MNI/ TKM/ MMC