La RDC enregistre chaque une heure trois décès maternels liés à l’insuffisance des ressources dans l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive

Kinshasa, 04 juin 2022 (ACP).- La République démocratique du Congo (RDC) enregistre chaque une heure trois (3) décès maternels liés à l’insuffisance des ressources dans l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive, a indiqué vendredi, le directeur exécutif de la Société congolaise de la pratique sage-femme (SCOSAF), Ambrocckha Kabeya, au cours de la réunion hebdomadaire du projet « ECHO » (une plateforme initiée pour le renforcement des capacités des professionnels de santé en ligne) à Kinshasa.

M.Kabeya a fait remarquer que la RDC connait également une insuffisance des  investissements dans la formation des sages-femmes qui sont identifiées comme des ressources pouvant beaucoup contribuer à l’amélioration de la santé maternelle.

Le pays accuse aussi une inadéquation de la réglementation et de la politique de gestion des ressources humaines, a-t-il indiqué, avant souligner que la RDC a besoin de beaucoup de professionnels de santé surtout dans les milieux reculés où il s’observe une carence remarquable des spécialistes, particulièrement des  sages-femmes.

Selon le directeur exécutif de la SCOSAF, la sage-femme a été identifiée dans le monde comme une ressource indispensable pour l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive de la mère et l’adolescente. Cependant, elle est confrontée à plusieurs obstacles qui détériorent cette santé maternelle.

« Dans le monde entier surtout en Afrique subsaharienne, il existe un taux élevé de fertilité, c’est déjà un grand obstacle à l’amélioration de santé maternelle parce que plus la femme a une multiplicité de maternité plus sa santé se détériore», a-t-il souligné.

Il y a également une profonde disparité de taux de mortalité infantile et une fréquence élevée des complications des grossesses de l’accouchement entre les milieux en ressources abondantes et ceux des ressources limitées.

M.Kabeya a cité quelques facteurs favorisant la détérioration de la santé maternelle, notamment la faible utilisation des services de planification familiale et les « 4 trop » (des grossesses trop précoces, des grossesses trop tardives, des grossesses trop rapprochées et des grossesses trop nombreuses).

De ces « 4 trop » s’ajoutent les « 3 retards », notamment « le retard de prendre la décision », « le retard d’atteindre la structure sanitaire » ainsi que « le retard de l’offre de service ».

Quid de la profession sage-femme ?

A en croire le directeur exécutif de la SCOSAF, la profession de sage-femme regorge les critères que doit avoir toute autre profession.

Une profession suppose une science, un art, une pratique, une philosophie de pratique de valeurs et une autonomie. La sage-femme a une identité particulière qui met la femme au centre de sa profession.

La sage-femme est appelée « la rose » du fait de sa tenue rose qui dénote les risques que présente la grossesse, a-t-il expliqué.

La grossesse est donc un danger permanent lorsqu’elle évolue avec une maladie à coté, surtout le VIH. Le danger étant permanent pour la femme enceinte, la sage-femme doit porter l’espoir en permanence pour tout besoin de santé sexuelle et reproductive auprès de la femme.

La sage-femme exerce une profession médicale à compétence définie à l’obstétrique physiologique, à la gynécologie préventive et à la planification familiale. Elle veille à ce qu’au cours de la grossesse la femme n’ait pas des infections associées à la grossesse, les infections sexuellement transmissibles ainsi que le VIH, a-t-il dit.

M.Kabeya a fait savoir que sa structure, qui compte plus de 4.000 membres sur toute l’étendue du territoire national, a pour mission de mener des plaidoyers auprès du gouvernement afin que la sage-femme retrouve sa place.

La SCOSAF travaille aussi dans le renforcement des capacités des sages-femmes et l’accompagnement des écoles de formation de ces dernières. La SCOSAF a pour défis d’améliorer la santé de la mère et la protéger contre les infections y compris le VIH. Il s’agit également de la réglementation et du déploiement de la profession sage-femme en RDC à travers toutes ses provinces.

Pour ce faire, la SCOSAF prône aujourd’hui les soins de maternité respectueux, en traitant avec respect la santé sexuelle et reproductive de l’adolescente.

M.Kabeya a salué l’initiative du projet ECHO, appelant ainsi les autorités compétentes à investir dans la sage-femme pour espérer une génération sans VIH.  ACP/ODM/LYS/Cfm

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