Kinshasa, 06 juillet 2023 (ACP).- La sexualité précoce chez la femme constitue l’une des causes du cancer du col de l’utérus, a déclaré jeudi à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), le Dr Céline Tendombi, gynécologue obstétricienne au Centre hospitalier «Monkole», lors d’un entretien avec l’ACP.
Le Dr Tendombi s’est exprimé dans le cadre de la campagne de dépistage gratuit du cancer du col de l’utérus organisé dans cette formation hospitalière en collaboration avec l’Université de Navarra (Espagne) du 03 au 12 juillet 2023 dont l’objectif est de dépister au moins deux milles femmes en âge de procréer.
« La précocité des relations sexuelles est une des causes qui entraîne le cancer du col de l’utérus. Parmi les facteurs de risques qui font que l’on entre en contact avec le papillomavirus humain (HPV), agent causal de ce type de cancer chez la femme, sont la précocité des relations sexuelles, la multiplicité des partenaires, le tabac, l’usage des produits chimiques, les plantes médicinales pour l’hygiène intime, l’âge (40 à 60 ans) et les lésions cervicales persistantes», a-t-elle fait savoir.
« Ce virus est contracté par un contact sexuel dans les deux premières années suivant le début des activités sexuelles. Ses génotypes 16 et 18 rendent le virus plus agressif lorsqu’il n’est pas diagnostiqué tôt », a-t-elle précisé.
Le Dr Tendombi a soutenu que lorsque le virus est dans l’organisme de la femme, elle peut durer 10, 15 ou 20 ans pour que la maladie se développe. « C’est pourquoi nous conseillons aux femmes dont l’âge varie entre 25 à 65 ans de se faire dépister pour diagnostiquer tôt la maladie et pour une meilleure prise en charge ».
Le cancer du col utérin, fléau qui tue une femme à chaque deux minute en Afrique subsaharienne
« Chaque deux minutes, une femme meurt du cancer. Le cancer du col de l’utérus est la première cause de mortalité chez la femme en Afrique subsaharienne et cela s’aggrave dans le fait que dans nos milieux le programme de dépistage n’est pas encore très bien organisé et une difficulté dans la prise en charge », a indiqué le Dr Tendombi.
La spécialiste a soutenu que le traitement du cancer du col de l’utérus peut comprendre la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. Si l’hystérectomie radicale est indiquée, mais que les patientes ne sont pas des candidates idéales, une chimio radiothérapie est pratiquée et a des résultats oncologiques similaires.
« On administre habituellement la radiothérapie 5 jours par semaine pendant 6 à 7 semaines ». ACP/ODM