Kinshasa, 19 septembre 2022 (ACP). – L’activité physique régulière et progressive est l’une de meilleures façons de prévenir l’arthrose au-delà d’un certain âge, à travers la mise à profit des mouvements naturels, a indiqué samedi à Kinshasa, le Dr Georges Meya Kiala, doctorant en médecine physique et réadaptation à la clinique du Dos dans la commune de N’Djili, au cours d’un entretien avec l’ACP à l’occasion de la Journée mondiale de l’arthrose célébrée le 17 septembre de chaque année.
Selon Dr Meya, également chercheur en décompression neuro-vertébrale rachidienne à l’Université de Kinshasa (UNIKIN), l’arthrose est une maladie caractérisée par la dégénérescence des structures qui composent l’articulation n’importe où dans le corps humain. « L’articulation étant composée à la fois des Os, des cartilages, des ligaments et des liquides synoviaux, l’arthrose est une maladie de toutes ces composantes », a-t-il ajouté se référant à l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
S’agissant de la gravité de cette maladie, le spécialiste en réadaptation a fait savoir qu’il n’existe pas de forme dangereuse particulière d’arthrose. Toutes les formes peuvent être néfastes en fonction de la durée de la maladie, car elles sont invalidantes, c’est-à-dire qu’elles peuvent rendre une personne inapte en entrainant plusieurs autres complications, notamment la paralysie.
Le chercheur Meya Kiala a, en outre, expliqué que la déchéance des hormones pendant la ménopause prédisposent la femme à l’arthrose.
«Quand la femme prend de l’âge, le taux d’hormones baisse aussi et cela fragilise les os », a-t-il souligné, signalant que les femmes sont les plus touchées par l’arthrose par rapport aux hommes, une différence due à plusieurs facteurs biologiques, génétiques, hormonaux, socio-culturels ainsi que le surpoids qui touche aujourd’hui 2 femmes sur 5.
Plaidoyer pour l’amélioration de la sensibilisation à la maladie de l’arthrose
Par ailleurs, le Doctorant en Médecine Physique et Réadaptation a saisi cette opportunité pour solliciter l’implication des autorités du pays dans la sensibilisation à cette maladie lourde et grave qui constitue aujourd’hui un problème mondial de santé publique après les maladies cardio-vasculaires.
Dans cette optique, le Dr Meya a expliqué qu’aujourd’hui l’arthrose n’est pas seulement une maladie due au vieillissement, mais elle peut également toucher une personne sur 3 avant 40 ans, un fait qui peut paraitre contradictoire aux analyses faites il y a plusieurs années établissant l’âge requis à 40 ans ou plus.
Il est donc impérieux de vulgariser la population congolaise sur cette maladie et de l’amener à se faire diagnostiquer même dans la phase asymptomatique pour mieux prendre des dispositions quant à ce.
Comme disait La fontaine : « Ils n’en mourraient pas tous mais tous étaient touchés » a-t-il cité précisant que la maladie de l’arthrose est une affaire publique très sérieuse, au point que l’OMS a décrété 10 ans entre les années 2001 et 2010, comme décennie des os et des articulations pour essayer de stimuler les chercheurs à trouver des mécanismes afin de mieux gérer cette maladie.
Le traitement de l’arthrose, a-t-il conclu, se fait suivant les recommandations de l’OMS qui préconise que la prise en charge des maladies dégénératives se fasse en premier lieu, par des mesures thérapeutiques non pharmacologiques c’est-à-dire gérer l’arthrose sans médicaments à travers la mise à profit des moyens physiques tels que la physiothérapie et les mouvements.
Cependant, pendant la phase aigüe, on peut recourir aux antalgiques tant stéroïdiens que non stéroïdiens mais aussi les neurotropes qu’on peut associer dans certaines circonstances.
ACP/KHM/ODM/JFM/HBB