Kinshasa, 16 octobre 2023 (ACP).- Le dépistage reste la meilleure prévention des cancers gynécologiques, notamment les cancers du sein et du col de l’utérus, étant donné que ces maladies ne présentent pas de symptômes au début, a appris l’ACP lundi de source médicale à Kinshasa.
« Les cancers au début ne présentent pas de symptômes. Ainsi, le dépistage reste la meilleure prévention car il permet de détecter la maladie précocement et d’entamer la prise en charge en augmentant les chances de survie », a déclaré le Dr Francis Ebola, gynécologue et médecin directeur de la clinique Marie Marthe Anoda de Lemba à Kinshasa au cours d’une conférence de sensibilisation à cette maladie organisée le 14 octobre 2023 par cette clinique.
La plupart des patients se font consulter au stade avancé où l’on constate l’apparition des symptômes, et à ce niveau le traitement dépend du stade de la maladie, a fait savoir le Dr Ebola.
« Organisée dans le cadre d’octobre rose, mois dédié à la sensibilisation aux cancers, cette conférence a été une occasion de partager les expériences entre les survivants (es) des cancers, c’est-à-dire ceux ou celles qui ont terminé le traitement et ceux ou celles qui sont en cours de traitement », a expliqué le médecin directeur de la clinique Marie Marthe Anoda.
Ces échanges, a-t-il dit, ont porté sur les deux thématiques suivantes : « Comment mener une vie normale après le diagnostic et le traitement du cancer ? » et « Comment gérer le stress lié au diagnostic et au traitement du cancer ? ».
L’objectif de cette conférence a été de sensibiliser la population à l’existence des cancers, en appelant les gens à parler de ces maladies dans leur entourage (familles et proches), a-t-il indiqué.
« La gestion du stress du malade est une option qui doit être prise en compte par tous. Pour mieux gérer le stress, le malade atteint du cancer a besoin d’un grand soutien psychologique de sa famille, de ses proches et des personnels soignants afin de bien évoluer pendant son traitement », a ajouté le Dr Ebola.
Le cancer n’est pas un mauvais sort ou une maladie mystique
De son côté, le Dr Peace Mbungu, lors de son intervention axée sur « la perception mystico-spirituelle de la population par rapport aux cancers », a déploré que cette perception crée un obstacle à la guérison.
« La plupart des malades atteints des cancers et leurs proches (famille) croient que les cancers est un mauvais sort, un envoûtement, ou une malédiction sorcellerique. En cas de cancer, ils se proposent des solutions alternatives à la médecine au lieu de se faire consulter par un médecin qualifié. Pendant ce temps, la maladie évolue, et c’est au stade très avancé qu’ils consultent un médecin quand les chances de guérison sont difficiles », a déploré le Dr Mbungu, avant d’indiquer que les facteurs de risque doivent être constamment surveillés.
Pour le cancer du col, il y a plusieurs facteurs, notamment l’infection HPV (human papilloma virus), la multiparité (plusieurs accouchements), les avortements traumatiques, etc.
Pour le cancer du sein, il y a la maternité tardive, la prise des contraceptifs, l’alimentation, etc, a expliqué le Dr Mbungu.
La clinique Marie Marthe Anoda, à travers sa Fondation, continue avec la campagne de dépistage des cancers du sein et du col. ACP/ODM