Le gouvernement déterminé à utiliser les résultats de la recherche scientifique dans divers domaines

Kinshasa, 02 octobre 2022 (ACP)- Le vice-Premier   ministre en charge de l’Environnement et développement durable, Mme Eve Bazaïba Masudi a réaffirmé vendredi l’engagement du gouvernement à utiliser les résultats de la recherche scientifique dans divers domaines, lors d’une matinée scientifique sur « la COP27, RDC Pays Solution », organisée dans la salle des promotions Mgr Luc Gillon à l’Université de Kinshasa (UNIKIN).

La ministre Bazaïba a expliqué les attentes du gouvernement aux scientifiques, notamment de son ministère à savoir : identifier les domaines prioritaires et les orientations pour renforcer l’efficacité des politiques gouvernementales, faire de même pour les résultats des recherches susceptibles de répondre aux besoins du pays dans des secteurs des ressources naturelles, sécuritaires et tant d’autres.

Elle a également annoncé la mise en œuvre dans son ministère, d’une cellule scientifique permanente pour soutenir les actions du pays dans le secteur de l’environnement, en créant une  synergie de travail efficace entre son ministère et des scientifiques du pays.

Mme Bazaiba a mis l’accent sur l’accréditation au sein de son ministère des chercheurs devant participer à la COP 27, avant de rappeler les contacts qu’elle a eus avec  l’Université de Lubumbashi(UNILU) et l’Université de Kisangani(UNIKIS) pour la même cause de développement de la synergie de travail.

Le recteur de l’UNIKIN, le Pr Jean-Marie Kayembe Ntumba qui a présidé cette matinée scientifique, a salué cette main tendue du vice-Premier ministre à l’Université pour apporter des solutions idoines devant contribuer au développement de la RDC notamment dans les domaines du changement climatique, de la biodiversité, des forêts et de l’environnement, avant de rappeler le rôle de l’Université dans la formation de qualité de l’élite intellectuelle et la recherche scientifique.

Restitution des travaux de Yangambi

Auparavant, le secrétaire général chargé des recherches à l’UNIKIN, le Pr Antoine Tshimpi, avait souligné l’objectif de  cette journée, qui est de restituer les travaux de la conférence scientifique de Yangambi dans la province de la Tshopo et de réfléchir sur la contribution de l’UNIKIN à la matérialisation de la vision du gouvernement congolais sur la « RDC, Pays Solution ».

Au cours de cette journée scientifique, ont été ciblés les parties prenantes aux questions climat-foret-Biodiversité, eau-aires protégées, agriculture-mines-sante ainsi que les personnels scientifique et académique de l’Université de Kinshasa et autres institutions académiques partenaires, des décideurs politiques et des professionnels impliqués dans les questions de gestion des ressources naturelles ,les représentants des agences de coopération et des organisations régionales .

La Déclaration de Yangambi, s’articule autour des domaines clés de la gestion des ressources naturelles du Bassin du Congo à savoir : aires protégées, forêts et biodiversité, ressources en eau, sols, marché crédit carbone, capital humain, recherche-développement et renforcement des capacités, renseigne-t-on.

62% de 268 millions d’ha de forêts tropicales humides du Bassin du Congo se trouvent en RDC

Le Bassin du Congo doté de 268 millions d’ha de forêts tropicales humides dont plus de 62% se retrouvent en RDC, est le deuxième plus grand massif forestier tropical humide de la planète après celui de l’Amazonie, ont noté ces scientifiques.

Cependant, en termes de séquestration de CO2 par unité de superficie (ha), les forêts du Bassin du Congo séquestrent plus que celles d’Amazonie ou d’ailleurs, soit environ 1.7 tonnes de CO2/ha, contre 1.2 tonnes de CO2/ha de celles des forêts du Bassin amazonien, ont-ils ajouté.

Ce qui fait  que le Bassin du Congo demeure le premier poumon écologique de la planète, disposant de plusieurs écosystèmes avec un taux élevé d’endémisme faunique et floristique.

Recommandation de définir un plan directeur pour garantir les usages concurrentiels des forêts

Les participants à ces assises ont recommandé dans les domaines des forêts, aires protégées et biodiversité, de définir un plan directeur garantissant les usages concurrentiels des forêts.

Ils ont également insisté sur la maitrise de la finance carbone et celle de la négociation des prix équitables à la tonne du CO2, en vue d’obtenir l’inclusion des aires protégées dans les calculs du carbone séquestré.

Un plan d’éradicalisation  de la criminalité faunique et des actions écocides dues aux groupes armés dans les aires protégées ainsi que la formalisation du Groupe de Travail interinstitutionnel et multidisciplinaire sur les questions de l’environnement et développement durable figurent au nombre des recommandations.

Repenser la politique agricole

Dans le domaine des terres agricoles, les participants à ces travaux scientifiques de l’UNIKIN, ont suggéré de repenser la politique agricole pour prendre en compte les enjeux environnementaux et le développement durable.

Pour les mines et hydrocarbures, ils ont demandé que toutes ces matières soient produites, raffinées et transformées en RDC, avant de penser sur la sécurisation du secteur extractif à tous les niveaux sur le plan légal, institutionnel et économique.

Dans le domaine du genre, il a été recommandé de prendre en compte la déclaration commune des femmes de la COMIFAC qui porte sur l’Accès aux instances décisionnelles et options de résilience socioéconomique des femmes et filles dans le contexte du changement climatique en République Démocratique du Congo.

Pour remédier aux faiblesses constatées dans les différentes COP, ces assises ont préconisé entre autres, de maintenir la représentativité de la RDC au plus haut niveau des instances décisionnelles sur le climat, de recourir aux données et informations scientifiquement probantes pour étayer les argumentaires des négociateurs politiques, ainsi que d’identifier les parrains et les institutions internationales d’appui à la diplomatie environnementale congolaise.

Par ailleurs, il a été aussi question de repenser la diplomatie environnementale de la RDC en organisant les états généraux de cette diplomatie en vue de ficeler les stratégies de négociationé. ACP/ KHM/CL/GGK

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