Kinshasa, 4 avril 2023 (ACP).- Le manque d’eau potable et de latrines est parmi les causes de l’apparition et du développement des maladies en République démocratique du Congo, indique une note d’information de l’ONG « Médecins Sans Frontières » (MSF) publiée mardi.
« Au cours des mois passés, la rougeole et le choléra ont éclaté dans des sites des déplacés au nord de Goma, dans le territoire de Nyiragongo, tandis que ces dernières semaines la situation sanitaire est devenue critique à Bulengo et Lushagala, où les cas suspects de rougeole et de choléra se sont multipliés », a fait savoir le communiqué.
« Au mois de mars, rien qu’à Bulengo, nous avons pris en charge près de 2.500 patients présentant des symptômes du choléra et plus de 130 enfants souffrant de la rougeole », s’est inquiété le coordinateur de projet pour MSF à Goma, Abdou Musengetsi.
De son côté, le représentant national de MSF en RDC, Raphaël Piret , a fait savoir que les équipes sont à pied d’œuvre pour lutter contre le choléra et prendre en charge les cas croissants de rougeole.
« Face à la catastrophe humanitaire et sanitaire qui se déroule sous nos yeux, il est urgent de renforcer l’assistance aux personnes déplacées à Goma et en dehors. Tous les acteurs impliqués dans la réponse humanitaire doivent faire preuve de plus de réactivité et de flexibilité afin de répondre rapidement aux besoins de ces communautés et de s’ajuster à l’évolution des mouvements de populations », a-t-il martelé.
De nombreuses structures médicales sont à court de médicaments à cause de problèmes d’approvisionnement. Dans le territoire de Rutshuru, certains centres de santé n’ont pas reçu de médicaments depuis des mois.
«Faute de moyens financiers, une majorité de la population n’a tout simplement plus accès aux soins. Pour ceux qui peuvent se permettre de payer des soins, encore faut-il qu’ils tombent sur une structure de santé fonctionnelle. Ce qui peut demander plusieurs heures de marche », a dit la coordinatrice de projet pour MSF à Rutshuru, Monique Doux.
« Dans les Centres de santé que nous soutenons dans le territoire de Rutshuru, nous avons pris en charge plus de 8.500 enfants malnutris en 2022, soit près de 70% de plus par rapport à 2021 », a dit Monique Doux.
Elle a appelé la communauté humanitaire et les autorités politiques à redoubler d’efforts pour s’assurer des soins de la population. ACP/ KHM